La Joconde, ou Portrait de Mona Lisa[1], est un tableau de l’artiste italien Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506, qui représente un portrait mi-corps, probablement celui de la florentine Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo. Acquise par François Ier, cette peinture à l’huile sur panneau de bois de peuplier de 77 × 53 cm est exposée au musée du Louvre à Paris. La Joconde est l’un des rares tableaux attribués de façon certaine à Léonard de Vinci.
La Joconde est devenue un tableau éminemment célèbre car, depuis sa réalisation, nombre d’artistes l’ont prise comme référence. À l’époque romantique, les artistes ont été fascinés par ce tableau et ont contribué à développer le mythe qui l’entoure, en faisant de ce tableau l’une des œuvres d’art les plus célèbres du monde, si ce n’est la plus célèbre : elle est en tout cas considérée comme l’une des représentations d’un visage féminin les plus célèbres au monde[2]. Au XXIe siècle, elle est devenue l’objet d’art le plus visité au monde, juste devant le diamant Hope[3], avec 20 000 visiteurs qui viennent l’admirer et la photographier quotidiennement[4].
Description
La Joconde attire des foules importantes.
La Joconde est le portrait d’une jeune femme, sur fond d’un paysage montagneux aux horizons lointains et brumeux. Elle est disposée de trois-quarts et représentée jusqu’à la taille, bras et mains compris, regardant le spectateur, ce qui est relativement nouveau à l’époque et rompt avec les portraits jusque là répandus, qui coupent le buste à hauteur des épaules ou de la poitrine et sont entièrement de profil[5].
La femme porte une robe vert sombre en soie plissée sur le devant, avec des manches jaunes. Elle est ornée d’entrelacs dorés et d’une broderie au décolleté. Un voile noir transparent couvre la chevelure et est bien visible sur le haut du front. Cette sorte de mantille plaque les cheveux crêpés ou finement bouclés qui tombent sur les épaules. Les yeux étroits sont nettement cernés et le regard semble suivre le spectateur même lorsqu’il se déplace car il est perpendiculaire au plan de l’image. Le corsage décolleté dégage la gorge et la poitrine jusqu’à la naissance des seins et l’esquisse de l’épaule gauche, ce qui adoucit la sévérité de son voile. Une légende tenace née de la présence de ce voile grège et de l’absence de bijoux veut que Mona porte le deuil de sa fille Camilla morte en 1499. En réalité, ses vêtements sombres sont dus à l’obscurcissement des vernis successifs, le voile noir est une coiffure traditionnelle à cette époque et l’absence de bijoux résulte aussi bien du choix du peintre que du modèle de ne céder ni à la vanité, ni à la mode bien que Mona Lisa soit une femme aisée. Le propos de ce portrait vise ainsi à souligner l’intemporalité de son expression psychologique[6]. La région du cœur, avec la couleur claire de la peau qui tranche sur le vêtement foncé, se trouve au centre du tableau, au croisement de ses deux diagonales.
Le visage est totalement épilé, ne présentant ni cils, ni sourcils. Selon l’hypothèse de Daniel Arasse, confirmée par une analyse spectrographique en 2004, les sourcils et les cils de Mona Lisa auraient été effacés vers le milieu du XVIe siècle par un inconnu, car les femmes de la bonne société avaient adopté à cette époque la pratique des prostituées des décennies précédentes et s’épilaient désormais le visage[7].
Mona Lisa est assise sur une sorte de fauteuil en bois de forme semi-circulaire posé de profil. Ce siège possède des accoudoirs et une sorte de balustrade semi-circulaire (appelée « spalliera » ou « dorsale ») supportée par des barreaux. Ses bras sont pliés et ses mains croisées, le bras gauche posé fermement sur un accoudoir du fauteuil et la main droite posée mollement sur le poignet gauche. Elle se trouve probablement sur la terrasse d’une loggia à arcades : on peut voir un parapet juste derrière elle au premier tiers du tableau, ainsi que l’amorce de la base renflée de deux colonnes[8].
À l’arrière plan se trouve un paysage montagneux dans lequel se détachent un chemin sinueux et une rivière qu’enjambe un pont de pierre. On peut remarquer une cassure de la ligne d’horizon : la tête de La Joconde sépare le tableau en deux parties (un paysage humanisé de couleur brune et un paysage imaginaire d’un bleu opaque dont la ligne d’horizon coïncide avec son regard) dans lesquels l’horizon ne se trouve pas au même niveau[9].
La source de lumière douce provient essentiellement de la gauche du tableau et donne à Mona un teint lumineux en contraste avec les vêtements sombres[10].
Léonard considérait sa Mona Lisa comme achevée. Deux zones semblent cependant avoir été négligées : une portion du paysage, brun roux, derrière l’épaule, interprétée comme un mouvement de terrain, et le contour de l’index de la main droite, repentir destiné à être masqué. La numérisation multispectrale (des UV aux infra rouges) réalisée en 2004 par l’ingénieur Pascal Cotte a décelé également le repentir de Vinci sur la position de l’index et du majeur de la main gauche. Elle a également mis en évidence une couverture[11] qui couvrait initialement ses genoux et qui expliquent le positionnement des mains[12]. Enfin l’étude multispectrale donne à penser que de Vinci a réalisé le tableau en quatre étapes principales, dont un portrait avec une coiffe, faite de perles, draperies et aiguilles à cheveux qui évoque un projet d’apparence « mythologique ou sacré »[13].
L’œuvre jouissait déjà d’une grande considération à la Renaissance. Voici ce qu’en dit Giorgio Vasari dans son ouvrage de 1550 :
« Celui qui désiroit se convaincre jusqu’à quel point l’art peut imiter la nature, le pouvoit d’autant plus, que les moindres choses sont rendues dans cette tête avec la plus grande finesse. Les yeux avoient ce brillant, cette humidité qui existent sans cesse dans la nature, et étoient entourés de ces rouges pâles, et des paupières qui ne peuvent s’exécuter qu’avec une très-grande subtilité. On voyoit la manière dont naissent les sourcils dans la chair, qui tantôt plus épais, tantôt plus clairs, tournoient selon les pores qu’indique la nature. Le nez étroit n’étoit pas moins bien rendu, et toutes ces belles ouvertures rougeâtres et délicates. La bouche vermeille et ses extrémités se fondoient tellement avec la carnation du visage, que l’on croyoit plutôt y voir la chair que la couleur. Lorsque l’on regardait attentivement le creux de la gorge, on sembloit apercevoir le battement du pouls ; et l’on peut dire avec vérité que ce portrait étoit peint de manière à faire craindre et trembler les plus grands maîtres[14]. »
Histoire
Ancien Régime et époque moderne
Note d’Agostino Vespucci écrite en 1503 en marge d’un livre de l’université de Heidelberg, identifiant le modèle comme étant Lisa Gherardini.
Le Château du Clos Lucé à Amboise
Léonard de Vinci commence le portrait à Florence en 1503[15], et d’après Giorgio Vasari l’achève au bout de quatre années. La Joconde ne quitte jamais Léonard de son vivant. Il l’emporte à Amboise où François Ier le fait venir. Une copie de La Joconde, redécouverte en 2012 après sa restauration au musée du Prado, a fait apparaître aux chercheurs que les deux tableaux avaient été réalisés en même temps jusque dans les repeints et repentirs, l’analyse infrarouge révélant que des paysages de rochers en arrière-plan à droite de La Joconde se basaient sur un dessin préparatoire[16] daté entre 1510 et 1515[17], ce qui suggère que La Joconde fut achevée en 1519 selon Vincent Delieuvin, conservateur au Louvre[18].
À la mort du peintre en 1519, le tableau aurait été donné en héritage à son élève Salai (à moins que le roi François Ier l’ait acheté à Léonard de Vinci dès 1518 ?), le roi l’acquiert pour 4 000 écus or[19] et l’installe au château de Fontainebleau où sa présence est attestée dans le cabinet des peintures dans les années 1600[20]. En 1646, le tableau est présent dans le cabinet doré de la chambre d’Anne d’Autriche à Fontainebleau avant que Louis XIV décide de le ramener à Paris. En 1665-1666, il passe du palais du Louvre à la galerie des Ambassadeurs du palais des Tuileries. Louis XIV transfère le tableau dans la galerie du roi au château de Versailles dans les années 1690-1695[21].
XIXe siècle
En 1793, La Joconde, alors dans les collections du château de Versailles, n’est pas retenue pour le premier accrochage des œuvres inaugurant le Muséum central des arts de la République (le futur Musée du Louvre). Elle entre dans les collections de peintures du musée en 1797, et est présentée pour la première fois au public en 1798[22]. Elle est à nouveau déplacée sur ordre du premier consul Bonaparte qui la fait accrocher au palais des Tuileries en 1801 dans les appartements de Joséphine (et non dans la propre chambre à coucher de Bonaparte comme il est souvent écrit[réf. nécessaire]), puis la rend à la Grande Galerie du Louvre en 1802[23].
La popularité du tableau s’accroît au milieu du XIXe siècle comme en atteste à cette époque son déplacement en 1851 dans le salon carré, petite salle réservée aux chefs-d’œuvre au premier étage du Louvre, et la diffusion de reproductions gravées du portrait. Des poètes romantiques comme Théophile Gautier, des peintres comme Théodore Chassériau ou des écrivains du marquis de Sade[réf. nécessaire] à Jules Michelet font de Mona Lisa l’archétype de la femme fatale en décrivant son sourire énigmatique et la mélancolie qui s’en dégage. La Joconde fait même figure de revendication mythique pour Walter Pater lorsqu’il en réalise une longue description dans son essai La Renaissance[24].
En 1870, La Joconde est mise en sécurité dans les souterrains de l’Arsenal de Brest[25] puis retourne au Louvre à l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870[26].
Vol du tableau en 1911
La Mona Lisa exposée dans la galerie des Offices à Florence, en 1913. Le directeur du musée Giovanni Poggi (à droite) inspecte la peinture.
Le 22 août 1911, le peintre Louis Béroud se rend au Louvre pour y faire un croquis de sa prochaine toile Mona Lisa au Louvre, mais à la place de La Joconde il ne trouve qu’un grand vide[29]. Béroud interroge les gardiens, qui lui répondent que l’œuvre doit être à l’atelier photographique de la maison Braun[30]. Quelques heures plus tard, Béroud s’enquiert à nouveau de l’œuvre auprès des surveillants et on lui apprend que Mona Lisa n’est pas chez les photographes[31]. Le tableau a bel et bien été volé le 21 août 1911[32]. Le préfet Louis Lépine envoie sur place Octave Hamard[33], chef de la sûreté de la préfecture de police, et soixante inspecteurs[34]. Le criminologue Alphonse Bertillon découvre une empreinte de pouce sur la vitre abandonnée, et décide de relever les empreintes digitales des 257 personnes travaillant au Louvre. L’analyse des dactylogrammes ne donne aucun résultat, ce qui entraîne la démission du directeur du Louvre Théophile Homolle. Le juge d’instruction Joseph Marie Drioux, que la presse surnomme ironiquement « le marri de la Joconde », emprisonne plusieurs jours le poète Guillaume Apollinaire, qui avait un jour crié qu’il fallait « brûler le Louvre », pour complicité de recel de malfaiteur (il avait quelques années auparavant employé comme secrétaire et factotum Géry Pieret, un aventurier d’origine belge qui avait lui-même dérobé des statuettes et des masques phéniciens au Louvre : ayant contacté le 28 août le quotidien Paris-Journal, il lui fait parvenir une statuette volée au Louvre puis par bravade s’accuse d’avoir volé la peinture et réclame 150 000 francs-or[35] pour sa restitution ; alors qu’il est en fuite, la cour d’assises de la Seine le condamne par contumace en 1912 à dix ans de réclusion pour le vol des trois statuettes ibériques[36]) et soupçonne le peintre Pablo Picasso qui est longuement interrogé (il avait acheté à Géry Pieret ses masques et statuettes dont le primitivisme influencera les Demoiselles d’Avignon). Le vol est revendiqué par plusieurs mythomanes, dont l’écrivain italien Gabriele D’Annunzio qui avait composé en 1898 une tragédie intitulée La Joconde en la dédiant à « Eleonora Duse aux belles mains[37] ». La Société des amis du Louvre offre une récompense de vingt-cinq mille francs, par ailleurs un anonyme propose de doubler cette somme. La revue L’Illustration promet cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal[34]. En 2013, en tenant compte de l’inflation, cette somme représenterait 10 millions d’euros. Le tableau acquiert à cette occasion une renommée mondiale[38].
L’affaire attire également l’attention des chansonniers et carnavaliers. Au Carnaval de Nice 1912 défile un char des Gardiens du Louvre. Il est tracté par un âne coiffé de la tiare de Saïtapharnès et portant le cadre vide de La Joconde[39]. Ce char défile ensuite à Paris à l’occasion de la Mi-Carême la même année[40].
« La Joconde est retrouvée », Le Petit Parisien, no 13559, 13 décembre 1913
Le voleur était Vincenzo Peruggia, un vitrier italien qui avait participé aux travaux de mise sous verre des tableaux les plus importants du musée[41]. Il conserve le tableau pendant deux ans dans sa chambre à Paris, caché dans le double fond d’une valise de bois blanc, sous son lit. De retour en Italie, il propose de le revendre le 10 décembre 1913 à un antiquaire florentin, Alfredo Geri, qui avait passé une petite annonce pour acheter des œuvres d’art et qui donne l’alerte. Geri ayant prévenu la police, Peruggia est arrêté dans la chambre de son hôtel (rebaptisé par la suite hôtel Gioconda), et n’est condamné qu’à 18 mois de prison, la presse italienne saluant son patriotisme. Le 4 janvier 1914, après des expositions à Florence et à Rome, le tableau revient solennellement au Louvre dans une voiture de première classe spécialement affrétée à cette occasion[42],[36] où il est désormais placé sous une surveillance accrue[43].
De nombreuses hypothèses ont été proposées pour expliquer le vol de Vincenzo Peruggia : il aurait agi par patriotisme pour se « venger des rapts de Napoléon » (c’est la ligne de défense préconisée par ses avocats lors de son procès), croyant naïvement que le tableau avait été volé par Bonaparte lors de la campagne d’Italie[44] ; il aurait agi sur commande du faussaire argentin Eduardo de Valfierno (en) qui voulait vendre comme authentiques six copies du tableau, réalisées en 1910 par Yves Chaudron, à des acheteurs américains convaincus d’acquérir l’original (thèse du journaliste américain Karl Decker dans le Saturday Evening Post en 1932)[45]. Le journaliste et critique d’art Jérôme Coignard, ayant exhumé les confessions faites par Peruggia dans le quotidien Le Journal en juillet 1915, prend au sérieux son témoignage : il aurait été approché par un Allemand qui joue sur son nationalisme et le manipule. Cet Allemand pourrait être un espion cherchant à déstabiliser la France dans le contexte de la future Première Guerre mondiale[réf. nécessaire] ou Otto Rosenberg, escroc notoire appartenant à une bande de trafiquants d’art de haute volée mais n’ayant pu récupérer le tableau car il était sous surveillance policière française à la suite du vol[46].
La Joconde pendant les deux guerres mondiales
Inauguration de l’exposition de La Joconde à Washington en 1963 en présence des Kennedy, du vice-président Lyndon Johnson, d’André Malraux, ministre français des Affaires culturelles et de son épouse
En 1914, La Joconde, comme une grande partie des collections du musée, est mise en sécurité à Bordeaux puis à Toulouse[25] puis retourne au Musée du Louvre à l’issue de la Guerre 1914-1918[27].
En septembre 1938, à la suite de l’invasion des Sudètes par Hitler et dans le contexte d’un risque de guerre, La Joconde est une première fois mise en sécurité hors du Louvre mais y retourne assez rapidement[47].
Lorsque la guerre est déclarée, les chefs-d’œuvre du musée sont évacués selon un plan conçu dès 1938 par le directeur des musées nationaux de l’époque, Jacques Jaujard, qui fait fermer le musée le 25 août 1939 et placer les œuvres dans des caisses qui sont évacuées en convois trois jours plus tard. La Joconde part d’abord pour le château de Chambord[47], où transitèrent à cette période de nombreuses peintures et sculptures des musées parisiens, puis elle se retrouve successivement dans les caves du château d’Amboise[48], à l’abbaye de Loc-Dieu[47], au musée Ingres de Montauban[48], retourne à Chambord[47] avant d’être entreposée sous le lit de René Huyghe, conservateur du musée du Louvre en exil dans le château de Montal en Quercy (Lot)[48],[47] puis de transiter par diverses demeures anonymes du Lot et des Causses[25],[49] qui auraient ainsi accueilli le tableau jusqu’en juin 1945 où il sera réinstallé au Louvre. La Joconde, « enfermée sous un capitonnage en velours rouge, puis dans un écrin, lequel est placé[e] dans une caisse avec double paroi en bois de peuplier [… et] porte le matricule NLP no 0, ainsi que trois points rouges – signes distinctifs de sa très grande valeur[50] ».
En 1946, prévenu par René Huyghe, conservateur en chef du département des peintures, du retour des œuvres, Pierre Jahan la photographia lors de l’ouverture de sa caisse : « Elle apparaît enfin, intacte, ayant échappé à cinq ans de bouleversements et à la fringale d’objets d’art du tout-puissant maréchal Goering… » (cf. Objectif – Marval, 1994, p.37).
Depuis les années 1950-1960
Visiteurs du Louvre se pressant devant La Joconde.
Le 30 décembre 1956, un jeune garçon de café bolivien venu travailler en France, Ugo Ungaza Villegas, sujet d’un arrêté d’expulsion, lance un caillou sur La Joconde, dans un état de démence. Il brise le verre de protection et les éclats de verre abiment le coude gauche de Mona Lisa[51].
En janvier 1963, le ministre de la Culture André Malraux expédie La Joconde aux États-Unis où elle est reçue par le président Kennedy. Dans son discours de présentation, Malraux fait une comparaison avec la statuaire antique : « Léonard apportait à l’âme de la femme l’idéalisation que la Grèce avait apportée à ses traits. La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. C’est la première expression de ce que Goethe appellera l’éternel féminin[52]». Le tableau est d’abord exposé à la National Gallery de Washington puis au Metropolitan Museum of Art de New York. Mona Lisa sera admirée par 1,7 million de visiteurs au total[53]. Elle fait aussi un autre voyage au Japon où elle est exposée d’avril à juillet 1974 dans le musée national de l’art occidental de Tokyo puis une brève étape à Moscou. Pour ce voyage est construite sa première vitrine étanche garantissant sa sécurité[54].
Depuis mars 2005, La Joconde bénéficie au musée du Louvre d’une salle rénovée et spécialement aménagée pour la recevoir, la salle des États, dans laquelle elle fait face à un célèbre tableau de Véronèse, les Noces de Cana. Placée sur une cimaise indépendante, elle est protégée dans un caisson qui l’isole des vibrations, des variations d’humidité et des changements de température[38].
La Joconde fait partie des collections du département des Peintures du musée du Louvre dirigé par Sébastien Allard[55]. Jusqu’en 2006, elle était sous la responsabilité du conservateur Cécile Scailliérez. Les peintures italiennes du XVIe siècle au musée du Louvre sont aujourd’hui gérées par Vincent Delieuvin.
Le 2 août 2009, une touriste russe lance une tasse à thé vide sur le tableau protégé par une vitre blindée, ne causant aucun dommage[56].
Trop fragile, le tableau ne quitte plus désormais le musée du Louvre[57].
Sa notoriété est devenue telle que sur les millions de visiteurs du Louvre, près de la moitié ne viennent que pour voir ce tableau[58].
Le modèle
Plusieurs hypothèses ont été formulées à propos de l’identité du modèle. L’hypothèse généralement admise est l’identification de La Joconde à Lisa Gherardini épouse de Francesco del Giocondo.
Dénomination
Le titre du tableau vient probablement du patronyme du sujet « del Giocondo ». Le tableau est aussi appelé « Monna Lisa » ou sa déformation plus courante « Mona Lisa », une contraction de « ma donna Lisa » qu’on peut traduire par « madame Lisa ».
Lisa Maria Gherardini
Selon l’hypothèse admise depuis Giorgio Vasari, le modèle s’appellerait à l’origine Lisa Del Giocondo, née Lisa Maria Gherardini en mai 1479 à Florence (Toscane). Issue d’une famille modeste, elle épousa à 16 ans le fils d’un marchand de soie, Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo. Déjà veuf à deux reprises, Giocondo a 19 ans de plus que Lisa. Elle lui donna trois enfants, Piero Francesco — né en 1496 — une fille au prénom inconnu morte en 1499 et Andrea — né en 1502. Le nom du tableau viendrait de Madonna (Ma dame, en français), abrégé en Monna, et Lisa, premier prénom du modèle.
Francesco del Giocondo possédait une chapelle familiale dans l’église de la Santissima Annunziata, où il fut plus tard inhumé. Cette église était tenue par les Servites de Marie, qui ont hébergé en 1501 Léonard, fils de Piero da Vinci, le notaire de leur ordre. Il est probable que Léonard et Francesco ont fait connaissance à cette époque.
En 1503, Francesco del Giocondo emménage dans une demeure plus grande, via della Stufa, et cherche un peintre pour réaliser le portrait de son épouse. Il se tourne vers Léonard de Vinci. Cette hypothèse semble confirmée par une découverte récente. Dans une édition de l’œuvre de Cicéron, retrouvée à Heidelberg, en Allemagne, et datant de 1503, son propriétaire Agustino Vespucci, ami de Léonard de Vinci a annoté une page de l’ouvrage, indiquant que De Vinci avait trois peintures en cours cette année-là, dont un portrait de Mona Lisa del Giocondo[59]. Francesco del Giocondo ne reçut jamais son tableau. Il était inachevé quand l’artiste quitta Florence pour Milan.
Cette thèse reste discutée, au prétexte qu’aucune trace d’un paiement n’a été retrouvée. Les liens étroits entre Léonard de Vinci et la famille del Giocondo ont été établis en 2004 par Giuseppe Pallanti (2007)[60], d’après qui les archives d’une église du centre historique de Florence font référence à un acte de décès de « l’épouse de Francesco Del Giocondo », morte le 15 juillet 1542 et enterrée au couvent Sant’Orsola.
Selon Daniel Arasse, s’il était vivant quand le tableau fut fini, Francesco del Giocondo se serait senti outragé et l’aurait probablement refusé. D’après lui, à cette époque une femme au front dégarni et aux sourcils épilés ne pouvait être qu’une prostituée. Des analyses du tableau postérieures à 2000 ont montré que La Joconde a la tête couverte d’un voile transparent ou peu visible.
Hypothèses
Une conjecture est basée sur une analogie : le visage de Monna Lisa serait superposable à celui de Catherine Sforza, princesse de Forlì (XVe siècle), dans un portrait peint par Lorenzo di Credi[61]. Ce portrait est conservé dans le musée de Forlì, en Italie.
Selon l’historien italien Roberto Zapperi, le portrait représenterait Pacifica Brandini d’Urbin, maîtresse de Julien de Médicis, le peintre gardant le tableau inachevé puisque son commanditaire Julien de Médicis meurt en 1516 sans avoir payé la totalité de la commande[62].
Daniel Arasse, dans son livre Histoires de peintures, écrit que le « mystère » de La Joconde date du début du XIXe siècle, avec l’attribution erronée, à Léonard de Vinci, de la tête de méduse du Musée des Offices, en fait peinte par un Flamand du XVIIe siècle. On a fait de la méduse le revers de La Joconde, en supposant qu’un monstre se cachait derrière son sourire.
Selon d’autres hypothèses, qui n’émanent pas d’historiens de l’art, le sujet du tableau est la propre mère de Léonard, d’après ses souvenirs de jeunesse[63] ou bien raconte le mythe d’Isis et d’Osiris[64].
Silvano Vincenti, président du « Comité national pour la valorisation des biens historiques », une association privée d’investigation de l’art, affirme quant à lui qu’il y a de fortes similitudes entre les traits des visages du Saint Jean Baptiste, de l’ange et de Monna Lisa. D’après cette hypothèse, la Joconde serait donc un homme. Le peintre aurait laissé des indices en peignant dans les yeux de la Joconde un minuscule L pour Leonardo et un S pour Salai, assistant du peintre qui aurait servi de modèle. Le chercheur, auteur d’un livre sur le sujet, révèle que son équipe a analysé des reproductions numériques de haute qualité du tableau. Toutefois, le musée du Louvre réfute la démonstration qui repose sur des sur-interprétations à partir de nombreuses craquelures dues au vieillissement de la peinture sur bois[65]. Sophie Herfort, considère que le portrait de Salai, personnage androgyne aimant porter des bas roses et se féminiser à outrance, et celui de La Joconde posés en calque montrent beaucoup d’analogies[66].
Analyse du tableau
Technique
Le flou du tableau est caractéristique de la technique du sfumato. Le sfumato, qui signifie en Italien « enfumé », est un effet vaporeux, obtenu par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement délicates qui donne au tableau des contours imprécis. Cette technique a été employée en particulier au niveau des yeux dans la mise en ombrage.
En automne 2004, le Centre de recherche et de restauration des musées de France est missionné par le musée du Louvre pour soumettre le tableau à une série d’examens de laboratoire avant qu’il ne soit placé dans un nouveau caisson climatisé. Les études emploient de l’émissiographie et de la réflectographie infrarouge, de l’analyse par micro-fluorescence X et un scanner laser sophistiqué, en couleurs et en trois dimensions mis au point par le CNRC d’Ottawa[67]. Ces analyses ont permis de découvrir des détails jamais observés auparavant car masqués par les couches de peinture et de vernis[68] : un réseau caractéristique de craquelures orientées en fonction des contraintes exercées par le cadre rainuré inséré par le peintre ; l’existence possible d’un dessin préparatoire réalisé sur un gesso puis d’une ébauche au pinceau ; l’ensemble de l’habit de Mona Lisa totalement enveloppé d’un « guarnello », voile de gaze fin et transparent normalement porté à l’époque par les femmes enceintes ou venant d’accoucher[69], ce qui expliquerait son sourire maternel de femme enceinte et la commande du tableau pour fêter sa maternité. Cousu à la robe à l’emplacement de l’encolure brodée, ce voile est roulé sur l’épaule alors que les historiens d’art y voyaient une écharpe. Cependant l’hypothèse de la célébration de la maternité est contestée par le fait que l’usage du guarnello ne serait pas systématiquement lié à une naissance et ce vêtement d’intérieur a pu être porté en d’autres moments[70].
Cette étude révèle également que Mona Lisa est vêtue d’une robe rouge carmin (et non vert sombre comme elle apparaît actuellement) avec des manches amovibles jaune mordoré (les couleurs sombres du vêtement ayant subi l’obscurcissement des vernis successifs), et que sa chevelure, ceinte d’un voile noir, est ramassée par un chignon plat (une chevelure flottant au vent aurait été inconvenante pour l’époque) peut-être recouvert par un bonnet[71].
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En 2010, l’European synchrotron radiation facility a permis de mieux comprendre le sfumato, technique utilisée par Léonard de Vinci. Avec le soutien du Musée du Louvre et après examen de sept de ses tableaux par spectrométrie de fluorescence des rayons X, réalisée directement devant les œuvres au musée du Louvre, les scientifiques ont compris que Léonard avait utilisé ses doigts pour passer des dizaines de couches de vernis pour peindre La Joconde mais également d’autres œuvres comme La Vierge aux rochers ou La Madone à l’œillet[72]. L’artiste se démarquait ainsi par la précision de l’application de ses couches de vernis, pour certaines cinquante fois plus fines qu’un cheveu humain[73].
Le sourire et le regard
Le sourire de La Joconde constitue un des éléments énigmatiques du tableau, qui a contribué au développement du mythe. Son sourire apparaît comme suspendu, prêt à s’éteindre : quand on le fixe directement, il semble disparaître pour réapparaître lorsque la vue se porte sur d’autres parties du visage. Le jeu des ombres accentue l’ambiguïté que produit le sourire[74]. Plusieurs études ont analysé ce sourire.
Plusieurs hypothèses plus ou moins farfelues ont été données depuis des décennies pour expliquer ce sourire (asthme, paralysie faciale de Bell[75], bruxisme dû au stress des longues poses ou au contraire sourire de plaisir par l’écoute de musique lors de ces séances, sourire maternel de femme enceinte, stratagème du peintre qui entoure son modèle de musiciens, de chanteurs et de bouffons, pour effacer la mélancolie de son visage de femme maltraitée…), pour le professeur en odontologie Joseph Borkowski il y a une cicatrice sous la lèvre inférieure de la Joconde, similaire à celle créée quand les bords incisifs des dents percent la lèvre : Mona Lisa aurait perdu des dents de devant, comme beaucoup de personnes à cette époque où l’hygiène dentaire était déficiente, ce qui lui donne un sourire particulier[76].
Selon la neuroscientifique Margaret Livingstone, Léonard de Vinci a longtemps étudié l’anatomie de l’œil et la perception visuelle pour créer volontairement une confusion entre la vision périphérique sensible aux « fréquences basses spatiales » (les zones sombres) et la vision centrale sensible aux détails : en accentuant la bouche et le sourire par le renforcement des ombres sur les pommettes et la mâchoire, le sourire ne devient visible que lorsque la vision périphérique se fixe hors de la région péribucale[77].
En 2005, un logiciel de reconnaissance des émotions corrèle la courbure des lèvres et les pattes d’oie autour des yeux à six émotions de base : le sourire de la Joconde traduirait à 83 % le bonheur, à 9 % le dédain, à 6 % la peur, à 2 % la colère, à 1 % la neutralité et aucun pourcentage à la surprise[78].
Le paysage
Les plis des manches et du bustier répondent au motif du chemin, à la vallée ondoyante et à la sinuosité des pitons rocheux. Au-delà de la perspective mathématique, Léonard de Vinci crée une perspective atmosphérique (passage progressif de tonalités brun verdâtre à vert bleuté pour finalement rejoindre le ciel)[79] pour donner de la profondeur au paysage qui est peut-être inspiré par les paysages qu’il a pu voir au cours de son voyage à Milan.
Une historienne de l’art, Carla Glori, chercheuse à l’université italienne de Savone, affirme en 2011 que le pont médiéval à trois arches qui apparaît sur l’épaule gauche est une référence à Bobbio. Elle décèle sous l’arche droite[80] le nombre 72, qui ferait référence à l’année 1472, date de la destruction partielle de l’édifice[81]. La formulation de cette hypothèse peut cependant être motivée par le phénomène neuro-cognitif de paréidolie ; si ce nombre existe, il pourrait aussi n’être que le fruit du hasard et s’expliquer par les craquelures de la peinture[82].
Selon Daniel Arasse dans son ouvrage Histoire de peintures, le pont, qui figure dans le paysage, est le symbole de l’écoulement du temps.
Lors d’un colloque en 2013[réf. souhaitée] ont été proposés à l’examen des spécialistes[Lesquels ?] les récents travaux de Rosetta Borchia et Olivia Nesci, respectivement professeur de géomorphologie à l’université d’Urbino et peintre-photographe[83], qui suggèrent une similitude entre le paysage du tableau et ceux du territoire de Montefeltro, situé dans les provinces de Pesaro Urbino et Rimini.
Les copies de La Joconde
Dès le XVIe siècle, La Joconde inspira de nombreux peintres, qui en firent des copies et imitations plus ou moins fidèles. Une copie de La Joconde, qui appartient au musée du Prado à Madrid, a été redécouverte en 2012 après sa restauration, qui a consisté notamment à retirer un fond noir qui recouvrait l’arrière-plan, ce qui révéla le paysage d’origine. Elle est attribuée à Salai ou à Francesco Melzi, deux des élèves favoris de Léonard de Vinci[84]. Elle serait la seule copie « contemporaine » de l’œuvre. Elle comporte, en particulier les mêmes repentirs. Les quelques différences seraient dues à l’inachèvement du tableau maître lorsqu’il quitta définitivement l’atelier de Léonard avec ce dernier, obligeant ses disciples à achever la copie à leur manière[85].
Selon la Mona Lisa Foundation, une association basée à Zurich, Léonard aurait peint un tableau antérieur à La Joconde du Louvre appelé Mona Lisa Isleworth, du nom issu de l’endroit où elle est apparue[86]. Néanmoins, le professeur Alessandro Vezzozi, directeur du Museo Ideale Leonardo Da Vinci (Vinci, Toscane), ne se prononce pas sur la paternité du tableau tant que des études sont en cours, mais estime « que le tableau n’est pas entièrement de la même qualité ».
Martin Kemp, professeur à l’université d’Oxford, écrit que « rien ne permet de penser qu’il y ait eu une version antérieure du portrait de Lisa del Giocondo . L’analyse scientifique ne permet pas de nier catégoriquement que la peinture soit l’œuvre du maître mais « la réflectographie et les rayons X suggèrent très fortement que ce n’est pas l’œuvre de Léonard de Vinci. »[87]. Il existe des différences évidentes entre les deux peintures : peinture sur toile, a contrario de celle du Louvre qui est sur bois, cheveux, mains, vêtements, arrière plan[88].
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Attribué à Andrea Salai, à Francesco Melzi, à Hernando de los Llanos ou à Fernando Yáñez de la Almedina, la copie du Prado, après sa restauration et le retrait de la couche noire.
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Copie ancienne conservée à la National Gallery d’Oslo, signé Bernardino Luini. MDXXV datée de 1525.
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Influences et détournements
Tableau Monna Vanna, de Salai, inspiré de La Joconde
Le disciple de Léonard de Vinci, Salai réalisa en 1515 un portrait de femme nue, appelé Monna Vanna ou Lisa del Giocondo (aujourd’hui conservé au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg).
Corot, Robert Delaunay et Fernand Léger ont tiré des variations du tableau de Léonard de Vinci. Au XXe siècle les surréalistes, pour protester contre « l’art établi » détournèrent le tableau. Monna Lisa se vit affublée d’une moustache par Salvador Dalí, et par Marcel Duchamp sous le titre L.H.O.O.Q.[89]. Plus récemment, le sculpteur Daniel Druet a donné corps à l’œuvre phare de Léonard de Vinci en réalisant le buste grandeur nature de Mona Lisa pour le compte du designer contemporain Yves Cohen. Une copie de ce buste en biscuit de porcelaine a été confiée à Henri Loyrette, lorsqu’il était président du musée du Louvre.
Collection Jean Margat
En 2014, l’hydrologue Jean Margat a offert au Louvre une collection de 11 000 objets dédiés à la Joconde. Cette acquisition a fait l’objet d’une petite présentation d’une sélection de cette collection dans le cadre du « Tableau du mois » : Le tableau du mois no 211 De la Jocondoclastie à la Jocondophilie[90] Texte de Vincent Pomarède, conservateur du département des peintures du musée du Louvre.
Études diverses
Matsumi Suzuki, acousticien spécialisé dans l’étude de la voix, et son entreprise Japan Acoustic Lab prétendent avoir retrouvé le timbre de voix de La Joconde. En prenant en compte sa taille (estimée à 1,68 m), la morphologie de son crâne, il affirme : « La partie inférieure de son visage est assez large, et elle a un menton pointu. Ce volume se traduit par une voix relativement basse, et la forme du menton par la présence de tons dans les gammes medium », a-t-il expliqué à l’agence Reuters[91].
Références culturelles
Illustration
L’illustrateur Paul Kidby s’en est emparé en la parodiant pour la couverture de L’Art Du Disque-Monde sous le nom de « Mona Ogg ». En 2008, le peintre Yanick Douet a réalisé une joconde en imaginant le corps dans son entier, afin de personnaliser la femme coupée en deux.
Chanson
Barbara (paroles et musique de Paul Braffort), Serge Gainsbourg ou Patachou ont chanté la Joconde. Le chanteur Bob Dylan se réfère au sourire de la Joconde, dans l’une de ses chansons surréalistes[92]. Nat King Cole a également chanté la Joconde dans la chanson Mona Lisa écrite par Ray Evans et Jay Linvingston. Elle reçoit l’Oscar de la meilleure chanson originale en 1951 et est intronisée au Grammy Hall of Fame Award en 1992. Le groupe sud-coréen MBLAQ, à quant à lui sortit un mini-album intitulé « Mona Lisa » en 2011, leur chanson phare portant le même nom. En 2013 le chanteur Will.i.am chante Smile mona lisa, chanson inspirée du tableau et enregistrée au musée du Louvre.
En 1984, la chanson « J’m’ennuie toute seule dans mon tableau » interprétée par Amélie Morin s’inspire du portrait de Mona Lisa : « J’m’ennuie toute seule, dans mon tableau – sous les spotlights je crève de chaud – y’a cinq cent ans que j’fais mon show – on prend mon sourire en photo… »[93]
La chanteuse Lio, dans sa compilation Suite sixtine (1982), interprète la chanson Mona Lisa, inspirée également du tableau (paroles Jacques Duvall, musique Marc Moulin): « Tu souris, tu dois sûrement cacher quelque chose, je suppose… »
Littérature
L’écrivain français Jules Verne compose en 1850-1851 une comédie en un acte, Monna Lisa, où il imagine les circonstances de la création du tableau et une intrigue amoureuse entre Léonard de Vinci et son modèle.
Par la suite, des auteurs « jocondoclastes », de Jean Margat à Hervé Le Tellier, ont fait de la Joconde un personnage littéraire.
Bande dessinée
Elle fait de fréquentes apparitions dans la bande dessinée[94].
Cinéma
- Dans le Da Vinci Code (2006) de Ron Howard, toute une histoire est écrite autour du Graal, et le film commence au Louvre, avec une photo de la Joconde.
- Dans 2012 (2010) de Roland Emmerich, en prévision de la fin du monde, la Joconde est enlevée du Louvre et est remplacée par une copie parfaite. Elle est officiellement destinée à un coffre-fort en Suisse, mais va être en fait chargée dans l’une des arches de sauvegarde.