* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
Le pont romain (appelé également pont de la Moselle) qui franchit la Moselle à Trèves est le plus ancien pont d’Allemagne. Les plus anciennes piles datent du milieu du iie siècle apr. J.-C.
Histoire
L’existence d’un premier pont romain en bois sur la Moselle est attestée dès -17. Il s’agissait d’un pont sur pilotis ; l’âge des pilots a pu être estimé en 1963 par des analyses dendrochronologiques.
Le premier pont en maçonnerie a été édifié en 45de notre ère, un peu en aval de l’emplacement actuel du pont, comme les données dendrochronologiques l’ont prouvé. L’extrémité supérieure des pieux fondant les piles est encore visible aux basses eaux.
Les piles du pont de pierre actuel ont été posées entre 144 et 152. Le nouveau pont romain est le troisième érigé à cet emplacement depuis la fondation de la ville. Les piles, faites de blocs de basalte et de pierre bleue, ont pu être fondées sur le fond de la rivière grâce à un batardeau fait de palplanchescalfatées. Les piles présentent vers l’amont des avant-becs en pointe afin de mieux diviser les filets d’eau lors des crues et les glaces lors des débâcles. À l’époque romaine, ces piles massives ne supportaient qu’un simple tablier en charpente renforcé de tirants, chaque travée fonctionnant en quelque sorte comme un pont à béquilles. Ce pont pouvait correctement reprendre le poids d’une chaussée large de dix mètres. Comme, en temps normal, cette chaussée surplombait la Moselle de quelque quatorze mètres, il n’était pas nécessaire de replier les mâts des bateaux avalants. À l’amont du pont, il fallait retenir les bateaux par des câbles de halage à cause de la force du courant.
La Porta Inclyta (« porte illustre ») qui se dressait sur le pont jusqu’à sa démolition au Moyen Âge, demeure une énigme. Les chercheurs continuent de débattre sur la question de savoir si cet arc, semblable à la Porta Nigra, se dressait sur la rive droite ou la rive gauche du pont.
Les voûtes en maçonnerie ont été construites entre 1190 et 1490, peut-être sous le règne du prince-archevêque Baudouin (1307–1354). Des neuf piles d’époque romaine, cinq ont traversé les siècles jusqu’à nos jours ; la vieille tradition selon laquelle deux de ces piles auraient été reconstruites en 1717-1718 n’est plus admise : les deux premières piles du côté de la ville ont été enterrées sous une avancée dans la rivière dès la période romaine.
Le pont fut miné en 1689 par l’armée française, mais les voûtes furent reconstruites en 1716-1718 sous la direction de Johann Georg Judas, charpentier de l’électeur de Trèves. C’est à cette occasion qu’on érigea sur la cinquième pile depuis l’ouest un crucifix et une statue de saint Nicolas. On démantela la porte occidentale du pont en 1806, puis la porte orientale en 1869. Le pont fut élargi en 1931 et comporte aujourd’hui un passage piéton en encorbellement.
C’est par ce pont, demeuré intact, qu’au matin du 2 mars 1945 les Américains purent atteindre les quartiers ouest de Trèves. Pour une raison indéterminée, l’armée allemande avait renoncé à faire sauter cet ouvrage.
Après la Seconde Guerre mondiale, la canalisation de la Moselle s’accompagna d’importantes fouilles archéologiques.
Giacobbe Giusti, Pont romain de Trèves
Le pont romain vu depuis la colonne dite Mariensäule
La chapelle archiépiscopale est un élément paléochrétien du palais épiscopal de Ravenne, Italie. Elle est connue pour son ensemble de mosaïques du vie siècle et inscrite, avec d’autres monuments de Ravenne, sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité établie par l’Unesco.
Histoire
La chapelle archiépiscopale était l’oratoire privé des évêques trinitaires (i.e. anti-ariens) au début du vie siècle. Bien qu’attribuée communément à saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne de 433 à 450, elle fut en réalité construite par l’archevêque Pierre II peu de temps après le début de son ministère.
Mosaïque du vestibule représentant le Christ guerrier : « Ego sum via, veritas et vita. »
Cette petite chapelle en forme de croix grecque est actuellement dédiée à saint André ; au commencement, elle fut consacrée au Christ Sauveur, comme le montre un motif au-dessus de la porte du vestibule, représentant le Christ comme un guerrier.
Les parties inférieures sont garnies de panneaux de marbre, cependant que le reste des parois était décoré de mosaïques somptueuses évoquant une tapisserie. Quelques fragments en sont conservés, et le reste a été remplacé par des fresques de Luca Longhiau xvie siècle. La voûte est décorée de médaillons représentant le christ et les apôtres. Au centre, le motif du Chi (X) et du Rho (P) est supporté par quatre anges entre les êtres symboliques des quatre évangélistes. La voûte en cul-de-four de l’abside est décorée de la croix du Christ sur fond bleu avec un champ d’étoiles.
La chapelle est importante sur le plan du patrimoine, car elle est le seul oratoire paléo-chrétien privé qui subsiste aujourd’hui. On doit noter aussi le caractère explicitement anti-arien du symbolisme de sa décoration.
Die Erzbischöfliche Kapelle (Cappella Arcivescovile) befindet sich im ersten Stock des erzbischöflichen Palast von Ravennaund gehört heute zum Erzbischöflichen Museum. Sie ist teilweise mit Mosaikarbeitenausgeschmückt. Sie war das private OratoriumtrinitarischerBischöfe seit Beginn des 6. Jahrhunderts. Gewöhnlich wird sie Petrus Chrysologus zugeschrieben, der 433–450 Erzbischof von Ravenna war, jedoch wurde sie erst von Petrus II. erbaut, der das Amt 494–519 innehatte.
Die Kapelle ist von kreuzförmigem Grundriss. Die Mosaike wurden schon beim Bau oder bald danach angefertigt. Heute ist die Kapelle dem Apostel Andreas geweiht, sie war jedoch ursprünglich Jesus Christusgewidmet. Dies bezeugt die Lünette über der Tür zum Vestibül, auf der Christus in der Kleidung eines römischen Feldherrn dargestellt ist, wie er auf eine Schlange und einen Löwen tritt. Die unteren Teile der Wand sind mit Marmorplatten verkleidet. Das übrige Innere der Kapelle war mit reichen Mosaiken in der Art von Bildteppichen ausgekleidet, die im Gewölbe erhalten sind, ansonsten jedoch im 16. Jahrhundert von dem manieristischen Maler Luca Longhi durch Temperamalereien ersetzt wurden.
In der Bewertung der Kapelle als UNESCO-Weltkulturerbe durch das ICOMOS heißt es: „Die Bedeutung dieses Bauwerks liegt in der Tatsache, dass es als einziges privates frühchristliches Oratorium bis zum heutigen Tag erhalten geblieben ist. Seine Ikonografie ist wichtig wegen ihrer stark anti-arianischen Symbolik.“[1]
Literatur
Carola Jäggi: Ravenna. Kunst und Kultur einer spätantiken Residenzstadt. Schnell + Steiner, Regensburg 2013, ISBN 978-3-7954-2774-0, S. 221–223.
Le baptistère des Orthodoxes ou Baptistère de Néon, à Ravenneen Italie, est le plus ancien édifice de cette ville. Ce nom le distingue du baptistère des Ariens, également à Ravenne, construit par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale. Les deux édifices, dont la destination est identique, étaient propres aux deux communautés chrétiennes qui coexistaient alors à Ravenne.
Cet édifice paléochrétien est connu pour avoir conservé la plus grande partie de son décor intérieur datant du ve siècle (Bas Empire romain), dont des marqueteries de marbres (opus sectile), des stucs, des fresques, mais surtout un superbe ensemble de mosaïques.
Intérieur du baptistère, cuve monumentale au premier plan
Histoire
Le baptistère fut construit par l’évêque Ursus à la fin du ive ou au début du ve siècle, comme bâtiment annexe d’une grande basilique, détruite en 1734. Il fut terminé par l’évêque Néon, vers la fin du ve siècle ; c’est de cette époque que date la décoration de mosaïques. Le pavement du bâtiment est à présent à 3 mètres au-dessous du niveau du sol, ce qui change l’aspect visible du monument.
Description
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Vue de l’élévation intérieure avec les mosaïques
Le plan est octogonal, comme au baptistère du Latran à Rome, plan qu’on retrouve pour de nombreux édifices paléochrétiens puis plus tard pour des monuments byzantins (comme la basilique Saint-Vital dans la même ville) ou d’inspiration byzantine (comme le Dôme du Rocher à Jérusalem). Il a une signification symbolique : il figure les sept jours de la semaine (et de la Création du monde) plus le jour de la Résurrection et de la Vie Éternelle.
L’édifice a été remanié au xe ou xie siècle par l’ajout de quatre petites absidioles, faisant disparaitre une partie des opus sectile. Il y a un contraste important entre la richesse de l’intérieur du bâtiment et la sobriété épurée du parement en brique de l’extérieur, ce qui est fréquent dans l’art paléochrétien et en particulier à Ravenne. Ce baptistère dégage une aura particulière due à son architecture monumentale. Les trois arcs (symbole de la Trinité) reposant sur des colonnes comme fermeture pour les fenêtres de l’intérieur ne se distinguent pas de l’extérieur.
Le baptistère possède en son centre des fonts baptismaux, constitués par une vasque monumentale et octogonale en marbre pour baptiser les fidèles par immersion presque totale.
Mosaïques
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Mosaïque de la coupole.
Le centre de la coupole est occupé par une mosaïque qui représente le baptême du Christ dans les eaux du Jourdainpar saint Jean-Baptiste. Ainsi le fidèle peut identifier son baptême à celui du Christ. On remarque dans cette scène une allégorie curieusement païenne du Jourdain.
Plus bas et entourant la scène du baptême du Christ est représentée une procession des douze apôtres derrière saint Pierre et saint Paul avec une sorte de hiérarchie :
premier niveau : la cuve du baptême où le fidèle est baptisé,
deuxième niveau : bas-reliefs représentant des prophètes avec des codex en main,
troisième niveau : les douze apôtres,
quatrième niveau: le Christ et la colombe du Saint-Esprit.
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Vue partielle des trois niveaux.
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Au premier niveau: marqueterie de marbre (à gauche), chapiteau, mosaïque.
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Premier niveau, un des personnages dans le décor de rinceauxd’or
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Les mosaïques de la coupole.
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Détail du bas de la coupole.
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Quelques-uns des douze apôtres sur la coupole
Giacobbe Giusti, Baptistère de Néon
Sommet de la coupole: le baptême du Christ avec la colombe du Saint Esprit.
Baptistery of Neon (Italian: Battistero Neoniano) is a religious building in Ravenna, central Italy. The most ancient monument remaining in the city, it was partly erected on the site of a Roman bath. It is also called the Orthodox Baptistery to distinguish it from the Arian Baptistery constructed on behest of Ostrogothic King Theodoric some 50 years later.
The octagonal brick structure was erected by Bishop Ursus at the end of the 4th or beginning of the 5th century, as part of his great Basilica (destroyed in 1734). The baptistery was finished by Bishop Neon at the end of the 5th century, at which time the mosaic decorations were added. The original floor is now some 3 meters underground, so the proper structure and extent of the building can no longer be seen. The octagonal design of the building, employed in virtually all Early Christian baptisteries, symbolizes the seven days of the week plus the Day of the Resurrection and Eternal Life.
The ceiling mosaic depicts John the Baptist baptizing Jesus (depicted with beard) standing waist high in the Jordan River. To one side stands the personification of the Jordan river, with a reed in one hand and a garment in the other. A procession of the twelve apostles proceeds around the center mosaic in two directions, ending with Saint Peter meeting Saint Paul.
The ceiling mosaic in the Baptistry of Neon
The Baptistry is one of the eight structures in Ravenna registered as UNESCO World Heritage Sites. According to the ICOMOS evaluation of this patrimony, « this is the finest and most complete surviving example of the early Christian baptistery » which « retains the fluidity in representation of the human figure derived from Greco-Roman art »
L’église San Salvatore est une basilique paléochrétiennedatant du ive et ve siècle et rénovée par les Lombards au viiie siècle1.
Architecture
Le plan de la basilique est 3 nefset le presbytère qui comporte 3 corps est recouvert d’une voûte à base octogonale. L’abside semi-circulaire est flanquée de 2 locaux en forme d’abside, à voûte cruciforme et est fermée à l’extérieur par un mur rectiligne.
Décoration
La décoration originale à base de stuc et peinture est perdue. Il ne reste que le riche entablement à frise dorique, soutenu par des colonnes doriques ou corinthiennes. De la façade originale du viiie siècle composée des pilastres et divisée en 2 par une corniche ne restent que les encadrements de fenêtre et les 3 portails sculptés de motifs classiques.
Der Menhir von St. Uzec in der Bretagne wurde durch das Anbringen verschiedener Symbole christianisiert
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Statuenmenhir del Pla de les Pruneres (Mollet, Katalonien)[4]
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Esferas de piedra de Costa Rica, más de 500 esferolitos de gran perfección, en conjuntos asociados a constelaciones y otros eventos astronómicos y naturales
Sunrise at Stonehenge on the summer solstice, 21 June 2005
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Plan of Stonehenge in 2004. After Cleal et al. and Pitts. Italicised numbers in the text refer to the labels on this plan. Trilithon lintels omitted for clarity. Holes that no longer, or never, contained stones are shown as open circles. Stones visible today are shown coloured
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Stonehenge, Wiltshire, United Kingdom, is one of the world’s best known megalithic structures.
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Large T shaped Hunebed D27 in Borger-Odoorn, Netherlands.
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Giacobbe Giusti, Mégalithe
Détail d’un des monuments du champ de stèle de Tiya, Éthiopie, Patrimoine mondial de l’UNESCO
Dans l’architecture néolithique, un mégalithe(grecmegas (μέγας), « grand », et lithos(λίθος), « pierre ») est un monument lié au mégalithisme et constitué d’une ou plusieurs pierres de grandes dimensions, érigées (ou levées) par les hommes, sans l’aide de mortier ou de ciment pour fixer la structure.
Si le terme de « mégalithe » peut être utilisé pour décrire des monuments érigés partout sur la planète à différentes époques, l’attention des chercheurs se concentre sur les monuments les plus anciens correspondant au Mésolithique, au Néolithique, au Chalcolithique ou même à l’âge du bronze, suivant les régions.
Pour certains chercheurs, il existe au Néolithique à côté de ces mégalithes, leurs équivalents en bois appelés, faute de terme créé pour les désigner, dolmens et menhirs en bois1.
Le refroidissement et la cristallisation d’intrusions de roche plutonique crée un réseau de failles de retrait à l’origine de chaos mais aussi de fissures tectoniques qui peuvent former, sous l’effet de l’érosion qui fait affleurer la roche, un débit de cette roche en forme de lames plus ou moins arrondies donnant un mégalithe2.
Le terme « mégalithe » recouvre différentes structures. Parmi les mégalithes préhistoriques on distingue principalement :
les menhirs, pierres dressées plantées verticalement en terre ;
les statues-menhir: un monument mégalithique constitué d’un seul bloc sculpté ou en bas-relief représentant une figure humaine.
les dolmens, tombeaux constitués de dalles souvent monumentales, et les allées couvertes, formées de plusieurs pierres dressées (ou orthostates) recouvertes par une ou plusieurs dalles (ou tables) ;
les alignements, une ou plusieurs lignes de menhirs, de même direction approximative ;
les cercles de menhirs, plus ou moins complets (parfois appelés cromlechs) ;
les alignements de forme ovale, appelés bateau de pierre, fréquents au sud de la Scandinavie ;
les hypogées, grottes artificielles creusées par l’homme, avec couloir en pente douce, vestibule et chambre sépulcrale ; ils sont classés parmi les mégalithes puisqu’ils étaient souvent signalés par des dalles monumentales à l’extérieur en indiquant l’entrée.
Ces mégalithes peuvent être solitaires ou constituer des structures plus larges, comme des alignements, des cercles, des cairns, des galgals, etc.
Il existe également des monuments mégalithiques plus rares, comme Stonehenge ou les taulas des îles Baléares, pierres verticales surmontées d’une autre horizontale.
L’image d’Épinal des dolmens ou des pierres levées isolées est aujourd’hui contredite par la recherche archéologique qui montre que les monuments mégalithiques font généralement partie de dispositifs architecturaux plus vastes3.
Si l’on considère le grand nombre de monuments mégalithiques que l’on peut observer à travers le monde, et qui ont survécu aux multiples facteurs de destruction (notamment ceux de l’homme lui-même) auxquels ils ont été confrontés au cours des siècles, il semble bien que l’on puisse considérer que les motifs qui ont abouti à leur construction aient eu une importance considérable pour l’humanité, tant aux premières époques de son développement qu’à l’heure actuelle.
La plupart des chercheurs concernés s’accordent aujourd’hui à leur reconnaître un rôle multiple, soit, par ordre d’importance, social, culturel (religieux et funéraire, les archéologues ne pouvant plus toujours mettre en évidence ce dernier rôle en raison de l’absence totale d’ossements disparus dans les régions de roches anciennes, aux sols trop acides4), astronomique, astrologique, artistique, agricole, etc. Si toutes ces constructions ne possédaient pas toutes ces fonctions, elles révèlent une société organisée « sous la direction d’élites dirigeantes, princes ou prêtres, sachant organiser et inciter de gré ou de force des populations importantes, peut-être renforcées à l’occasion des cérémonies et des travaux religieux par des éléments exogènes »5.
Au sens strict et archéologique du terme, les mégalithes désignent des constructions faites avec de grandes pierres, mais surtout élevées à l’époque préhistorique.
En Europe de l’Ouest, la néolithisation des régions côtières atlantiques coïncide avec les premières constructions de la côte de l’Atlantique et le début du mouvement mégalithique.
En Angleterre, on ne peut ignorer le site exceptionnel par son état de conservation de Stonehenge.
En Belgique, plus de cent vingt sites de mégalithes, dolmens et menhirs sont relevés, dont les alignements de Weris avec les dolmens et cromlechs qui leur font cortège, les pierres de Mousny-lez-Ortho, Gozée, Sart-lez-Spa, Neerwinden, Manderfeld, la tombelle de Tourinnes-Saint-Lambert9,10,11 et jusque dans Bruxelles où des toponymes (Tomberg, Plattesteen, etc.) témoignent de l’existence d’anciens monuments mégalithiques.
L’important groupe mégalithique méditerranéen de Corse et Sardaigne se prolonge jusqu’en Syrie. Le mégalithisme de Malte (Ggantija, 3500 av. J.-C.) constitue un cas particulier et culturellement assez indépendant.
En Sicile se trouve le plateau de l’Argimusco près de la ville de Montalbano Elicona où sont situés plusieurs mégalithes qui ont une forme très singulière encore d’incertaines sources.
Les dolmens les plus à l’est, en Corée, sont du Ier millénaire, et au Japon du viie siècle av. J.-C. au iie siècle av. J.-C.. En Asie centrale, en Sibérie et en Mongolie, les pierres de cerf sont datées de la fin du IIe millénaire av. J.-C. et du Ier millénaire av. J.-C., elles sont attribuées à des cultures indo-européennes comme la culture d’Andronovo et ses annexes et descendants comme les Scythes qui élèveront également de nombreux menhirs anthropomorphes.
En Indonésie, la production à partir de carrières de mégalithes, parfois très décorées, faisait encore partie des traditions culturelles de l’île de Nias au siècle dernier. Il y avait des statues de pierre, des bancs de pierre pour les chefs et des tables en pierre pour exercer la justice. Des mégalithes étaient aussi nécessaires à la commémoration de défunts de la noblesse afin qu’ils puissent rejoindre leurs pieux ancêtres dans l’au-delà. L’érection d’une telle pierre préludait à un festin rituel. La photo ci-contre présente une de ces pierres rituelles, tirée (vers 1915) sur une pente. L’histoire locale veut que 525 personnes aient, en trois jours, érigé cette pierre dans le village de Bawemataloeo12.
C’est dans la région du sud de l’Éthiopie que se trouve encore aujourd’hui la plus grande concentration de mégalithes de tout le continent africain13. ils se divisent en deux ensembles distincts: des cistes dolmeniques datant du IIe millénaire av. J.-C. pour l’ensemble le plus ancien14, et d’autres, plus récents (Ier millénaire de notre ère), se comptent par milliers (un chiffre de 10 000 est avancé) dans le Shoa et le Sidamo éthiopien. L’une des régions les plus marquées par ce mégalithisme est le district (wereda) du Soddo, au sud d’Addis-Abeba, où quelque cent soixante sites archéologiques ont été découverts jusqu’à présent ; celui de Tiya, l’un des plus importants, est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO15.
En Tunisie, la nécropole à dolmens du djebel Gorra, située près de la petite ville de Thibar, sur la route qui mène à Téboursouk, présente deux à trois cents sépultures mégalithiques bien reconnaissables.
La Colombie possède des dolmens : San Augustin et Alto de los Idolos, les deux sites principaux ne sont distants que de quelques kilomètres. Ils s’étagent du vie siècle av. J.-C. jusqu’au xve siècle. Au Brésil : Une équipe d’archéologues brésiliens a découvert sur le site de Calçoene (État amazonien d’Amapá) près de la Guyane française, un observatoire astronomique datant de l’époque antique, remontant probablement à 2000 ans. (Étude des céramiques trouvées sur les lieux.) Selon l’archéologue Mariana Petry Cabral, de l’Institut de Recherche Scientifique et Technologique d’Amapá (IEPA), seule une société organisée a pu être en mesure d’ériger un tel monument. L’observatoire est constitué de 127 blocs de granite, chacun d’une hauteur de 3 mètres, disposés en cercles réguliers dans une clairière de la forêt amazonienne. La disposition du monument rappelle celle de Stonehenge.
Parmi les meilleurs exemples d’architecture néolithique au Pérou, à Cuzco, il faut mentionner Sacsayhuaman (forteresse faite de pierres découpées de plus de 100 tonnes) et le KoriCancha qui, selon la légende inca, étaient là bien avant l’arrivée des Incas (1320-1533). En Bolivie, Puma Punku (près de Tihuahuanaco) demeure encore un mystère, par ses pierres découpées précisément et qui s’imbriquent.
Extraction, transport, érection des mégalithes
L’hypothèse selon laquelle les tumulus auraient servi de rampe pour la mise en place de la table d’un dolmen est controversée.
« Sauf pour l’exploitation des roches en carrières, la fouille apporte peu d’indication sur la façon dont furent jadis construits les monuments mégalithiques. On est réduit à des démarches indirectes qui sont d’ailleurs suggestives, ne serait-ce que sur le plan des structures sociales concernées »20.
Au niveau de l’extraction, des bois de cerf aménagés21 en pics22 ont pu permettre l’extraction des blocs en élargissant les fissures naturelles ou les plans de stratification. Des percuteurs en silex ou en chaille ont pu servir à enfoncer les pics dans la roche ou à la mettre en forme par bouchardage, tandis que les omoplates de bovidés ont pu être utilisées comme pelle23. L’emploi de coins en bois24, mouillés, permettait de gonfler et déliter le banc rocheux25.
Au niveau du transport et de l’érection, les techniques sont diverses : transport par voie d’eau pour les grandes distances. Le transport sur le continent peut se faire par roulage sur des chemins de ripage en rondins, par glissement sur sol gelé, par des traîneaux ou des sortes de rails en troncs de chêne, par la technique du panglong en Asie du Sud-Est26. Des coins, perches et cordages (cordes en fibre végétale tressée, en racines souples de sapin, de lierre et de viorne, qui sont trempées, martelées puis tressées) permettent de manipuler et d’élever ces blocs27.
La mise en place des dalles de couverture sur des piliers verticaux peut se réaliser à l’aide de rampes ou plans inclinés, voire des échafaudages28. Après basculement du menhir dans sa fosse, ce mégalithe peut être relevé à l’aide d’un portique, puis solidement maintenu par des « blocs de calage »29.
Il ne semble pas que les bœufs aient été employés pour tracter, bien que le joug ait été connu au néolithique30. Les chercheurs pensaient que le transport et l’érection des mégalithes nécessitaient une main-d’œuvre importante réunie au cours de festivités ou cérémonies. Mais l’expérience, largement médiatisée en 1979, réalisée par Jean-Pierre Mohen à Bougon dans les Deux-Sèvres, a bousculé plusieurs idées reçues sur les investissements en temps et en main-d’œuvre, sur l’usure, ou sur la densité des populations qui auraient participé aux travaux. Poussé par vingt hommes et tiré par cent soixante-dix autres à l’aide de cordes en lin sur un train de rondins, eux-mêmes installés sur des rails de bois, un bloc de 32 tonnes a parcouru une quarantaine de mètres avant d’être élevé d’un mètre au moyen de trois leviers31.
Destruction et conservation
Si la dégradation des édifices mégalithiques est en partie imputable aux outrages du temps, les destructions résultent le plus souvent d’une action humaine volontaire, parfois très ancienne. Dès le Néolithique, dès lors qu’un site n’avait plus d’usage funéraire, ses blocs de pierre pouvaient être récupérés ou détruits symboliquement32. Beaucoup de tombes furent pillées dès l’Antiquité. Emile Cartailhac évoque un passage de Cassiodore qui attribue aux Goths l’habitude de faire ouvrir les tombeaux anciens, pour en voler les trésors supposés y être cachés tout en veillant à respecter la cendre des morts33.
Dans sa volonté de faire disparaître toute trace de paganisme, l’Église catholique fut l’une des plus grandes destructrices de monuments mégalithiques. Dès 452, le concile d’Arles condamne comme sacrilège toute personne allumant des flambeaux ou rendant un culte quelconque près de ces pierres. En 567, le concile de Tours renouvèle cette condamnation. En 658, le concile de Nantes ordonne aux évêques de faire démolir les édifices qui font encore l’objet d’un culte et d’en faire transporter les pierres dans des endroits perdus où nul ne les retrouvera. En 789, un décret de Charlemagne exècre devant Dieu ceux qui leur rendent un culte34. Par la suite, l’Église adoptera des méthodes moins violentes, comme la christianisation des menhirs.
En dehors d’une volonté délibérée de destruction, diverses actions humaines contribuent à une dégradation inexorable, notamment dans le cas des dolmens : destruction des tumulus qui protègent les édifices mais gênent les cultures, récupération des pierres (dalles de couverture, orthostates, pierres du cairn dolménique) pour la construction, la taille de pavés, les travaux de voiries… Ces destructions s’accroissent considérablement avec le développement du machinisme agricole à partir du milieu du xxe siècle35.
Dès la fin du xixe siècle, l’établissement de cartes archéologiques et d’inventaires permettent de recenser le patrimoine mégalithique et conduisent les autorités administratives à protéger certains édifices au titre des monuments historiques.
Les temples mégalithiques de Mnajdra, Ġgantija, Ħaġar Qin et Tarxien, à Malte, qui sont parmi les structures monumentales les plus anciennes que l’on connaisse (5500 av. J.-C.)
Le trilithe de Baalbek, construit par les Romains et devant servir de soubassement au temple de Jupiter.
Des monolithes dressés en Éthiopie et en Inde à l’époque historique et dont certains dépassent 15 mètres de hauteur.
Les statues de l’île de Pâques ont été érigées vers le xe siècle. Ce sont bien de grandes pierres dressées mais pas des mégalithes au sens strict du terme.
Mégalithes modernes
Les vingt dernières années ont vu un renouveau inattendu du mégalithisme dans les pays développés. On s’est mis à dresser un nombre considérable de grosses pierres dans les ronds-points, dans les parcs, et dans les jardins. Il n’y a là aucune volonté explicitement religieuse. Il s’agit de poser des signes forts dans l’espace public ou dans l’espace privé. La référence au mégalithisme ancien est cependant visible en Bretagne, en Irlande, et en bien d’autres lieux. Dans une banlieue de Toulouse — l’Union — est apparu, dans un rond point, un ensemble mégalithique en granit, composé d’une vingtaine de blocs qui fait grand effet sur le public.
Près de Bruxelles, au cœur de la forêt de Soignes, un monument dédié aux garde forestiers tombés au champ d’honneur se présente sous la forme d’un cercle de grandes pierres levées dont la présence, dans ce site naturel, au milieu des grands arbres séculaires, dégage un air d’authenticité « préhistorique » qui laisse perplexe plus d’un promeneur.
L’étude sociologique de ce retour au mégalithisme reste à faire.
Ce mégalithe fut déplacé sur un traîneau de bois dont les patins étaient creusés d’un rail garni d’un alliage cuivre–étain–calamine ; ce traîneau était lui-même posé sur des poutres possédant un rail creux garni du même alliage. Des sphères métalliques furent placées dans ce chemin de roulement, réduisant le frottement au minimum. Il fut déplacé au moyen de cabestans, sur terrain gelé, en moins de six semaines36.
Représentations artistiques
À partir du xixe siècle, de nombreux écrivains et peintres ont consacré une partie de leur œuvre à la représentation des mégalithes. Flaubert dans son récit de voyage en Bretagne — Par les champs et par les grèves — fut sans doute un des plus déçus. Après avoir évoqué toutes sortes d’hypothèses sur les menhirs de Carnac, il affirme : les pierres de Carnac sont de grosses pierres. Victor Hugo, en revanche, voyait dans les mégalithes des signes d’une présence poétique, bien antérieure aux civilisations antiques. Il écrit ainsi l’avant-dernier poème des Contemplations — Ce que dit la Bouche d’ombre — près du dolmen qui domine Rethel. Les Travailleurs de la mer méditent largement sur la présence des pierres ancestrales dans les îles anglo-normandes.
Plus récemment, en 2006, le cinéaste F. J. Ossang a réalisé au Portugal un court-métrage poétique, Silencio [archive] (Prix Jean-Vigo 2007), qui met en jeu les éléments — eau, vent, terre, soleil — dans lequel se croisent les monuments ancestraux et des ouvrages d’art actuels. Mégalithes, ponts, bunkers, éoliennes, s’érigent fièrement comme témoins du temps qui passe sur une nature mystérieuse et sauvage, ou apprivoisée, selon que s’y inscrive ou non la trace de l’homme.
Les mégalithes ont également inspiré les légendes populaires37. Ainsi les paysans français leur ont donné les origines les plus diverses ; leurs bâtisseurs peuvent être surnaturels (miracles divins, de la Vierge ou d’un saint, ou au contraire œuvres du Diable, des fées, des nains, de géants comme Gargantua) mais aussi humains : Romains, Sarrasins, Anglais (Aveyron), seigneurs locaux pour commémorer une victoire, voire plus rarement de simples paysans comme les alignements de Carnac, censés avoir été dressés à raison d’une pierre chaque année, le jour de la Saint-Jean. Sous une forme plus littéraire de légende, le Merlin de Robert de Boron attribue l’érection de Stonehenge au célèbre enchanteur, pour commémorer la victoire par laquelle Uther a retrouvé la royauté.
Notes et références
↑Charles-T. Le Roux et Jean-L. Monnier, « Des menhirs en bois ? », La Recherche, no 360, , p. 21
↑Bruno Cabanis, Géologie et paysages de Bretagne, Éditions Jean-paul Gisserot, , p. 13
↑J.-M. Large, E . Mens, « L’alignement du Douet à Hoëdic (Morbihan, France) », L’Anthropologie, vol. 112, no 4-5, , p. 545
↑Eric Crubézy, Elisabeth Lorans, Claude Masset, Franck Perrin, Laurence Tranoy, L’Archéologie funéraire, Éditions Errance, , p. 75.
↑Jacques Briard, Les mégalithes de l’Europe atlantique : architecture et art funéraire, 5000 à 2000 ans avant J.-C., Errance, , p. 23
↑Salvatore Piccolo, Ancient Stones: The Prehistoric Dolmens of Sicily, op. cit., pp. 9-12
↑Frédéric Lontcho, L’archéologue – archéologie nouvelle, février-mars 2003, p. 4-5.
↑Traîneau sur deux lignes parallèles de troncs d’arbres sommairement ébranchés.
↑Claude Masset, Philippe Soulier, Allées couvertes et autres monuments funéraires du néolithique dans la France du Nord-Ouest: allées sans retour, Errance, , p. 84.
↑Claude Masset, « Construction et destruction des monuments mégalithiques », Techniques et Culture, no 17-18, , p. 230.
↑Le 15 août 1985, le relevage du grand menhir de Prat-Lédan à Plabennec devant 10 000 spectateurs est une démonstration politique (cf. Claude Masset, Philippe Soulier, Les dolmens, Errance, , p. 79) mais aussi d’archéologie expérimentale, mettant en œuvre, non des techniques attestées au Néolithique, mais des techniques plausibles. L’association Kroaz-Hent choisit un portique d’où partent les cordes de traction (cordes industrielles au lieu de cordes artisanales) et des cordes tirées par 400 hommes qui permettent de corriger l’inclinaison du mégalithe. cf. Levage du menhir [archive]
↑Claude Masset, Philippe Soulier, Allées couvertes et autres monuments funéraires du néolithique dans la France du Nord-Ouest: allées sans retour, Errance, , p. 79.
↑Claude Masset, « Construction et destruction des monuments mégalithiques », Techniques et Culture, no 17-18, , p. 233
↑Émile Carthailhac, La France préhistorique, , 336 p.
↑Sylvie Amblard, Inventaire des mégalithes de la France, 8 – Puy-de-Dôme, Paris, Éditions du C.N.R.S, coll. « 1ersupplément à Gallia Préhistoire », , 94 p. (ISBN2-222-03207-5), p. 83
↑Guy Maynard, « Contribution à l’Inventaire des Mégalithes du Lot », Bulletin de la Société des Études du Lot, vol. 3e fascicule, no CXXI, juillet septembre 2000, p. 161.
Jackie Despriée, Claude Leymarios, Inventaire des mégalithes de la France, 3, Loir-et-Cher, Paris, CNRS, 1974.
(en) Salvatore Piccolo, Ancient Stones: The Prehistoric Dolmens of Sicily, Abingdon, Brazen Head Publishing, 2013 (ISBN978-0-9565106-2-4).
Daniel Schweitz, « Archéologie préhistorique en Vendômois : les premières fouilles de mégalithes (1860-1930) », in Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 67, 2012, p. 129-151.
Daniel Schweitz, « Vers la connaissance des mégalithes du Vendômois (xviie -début du xxe siècle) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2013, p. 97-123.
Le baptistère des Ariens, à Ravenne(en Italie), fut édifié par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale au tournant des ve et vie siècles. En effet, les Goths, comme d’autres peuples germaniques, avaient embrassé le christianisme sous la forme prêchée par Arius et considérée comme hérétique à la suite des premiers concilesœcuméniques. Le baptistère devait donc permettre aux Ariens de disposer de leur propre lieu, tout comme les autochtones auxquels était réservé le baptistère des Orthodoxes.
Le baptistère des Ariens compte parmi les huit monuments ravennates qui figurent sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Histoire
Ce bâtiment est contemporain de la basilique Sant’Apollinare nuovo. En 565, après la condamnation de l’arianisme, il est converti en oratoire catholique sous l’invocation de sainte Marie. Un monastère grec est construit à côté, au temps de l’exarchat de Ravenne, et le baptistère est placé sous l’invocation de sainte Marie de Cosmedin. Vers l’an 1700, l’édifice devient propriété privée puis en 1914, il est acquis par l’État italien. Les bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale causent la ruine des bâtiments voisins qui l’enserraient de toutes parts. Les chercheurs purent ainsi, pour la première fois, prendre connaissance des détails extérieurs de tous côtés. Comme pour les autres monuments de Ravenne, le sol extérieur ayant été exhaussé au cours de siècles, celui du baptistère se situe à présent à 2,30 mètres au-dessous du niveau du sol.
Description, mosaïques
Giacobbe Giusti, Baptistère des Ariens
Mosaïque de la coupole représentant le baptême du Christ au centre, entouré par les apôtres.
Le monument est de forme octogonale avec quatre absidioles ; il possède une coupole décorée d’une mosaïque représentant le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste. À leur droite un dieu païen figurant le Jourdain, dont la tête est ornée de deux pinces de crabe, porte une outre de cuir de laquelle sort l’eau du fleuve. Au-dessus, l’Esprit-Saint est sous la forme d’une colombe dont le bec répand l’eau lustrale. Plus bas, tout autour de la coupole, deux groupes d’apôtres, l’un mené par Saint Pierre, l’autre par Saint Paul se dirigent vers un trône sur lequel un crucifix précieux est posé sur un coussin de pourpre.
Procession des apôtres (détail)
Toute cette composition est d’une grande similitude avec celle du baptistère de orthodoxes, sinon dans la facture, tout au moins dans l’inspiration et les grandes lignes. Les murs sont nus, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé. Pendant les recherches archéologiques qui y furent conduites avec déblaiement du sol, on découvrit en effet 170 kilos de tessères.
Le baptistère des Ariens était situé à proximité de l’église du Saint-Esprit également construite par Théodoric et initialement nommée Hagia Anastasis (Sainte Résurrection). Cette église, cathédrale des ariens, fut re-consacrée comme cathédrale catholique sous l’invocation de saint Théodore (soldat et martyr d’Amasea in Porto) en 526. Il reste très peu du monument originel depuis sa reconstruction en 1543. Certains historiens[réf. nécessaire] pensent que les mosaïquesd’origine étaient déjà disparues plus de mille ans avant la reconstruction par les catholiques, du fait de thèmes ariens qui y étaient développés.
Bibliographie
(it)Raffaella Farioli Campanati, Ravenna romana e bizantina, Ravenna, 1977
(it)Pierluigi De Vecchi ed Elda Cerchiari, I tempi dell’arte, volume 1, Bompiani, Milan, 1999.
(it)Clementina Rizzardi, Ravenna Otto Monumenti patrimonio dell’umanità. L’iscrizione di Ravenna nella World Heritage List dell’Unesco, Ravenne, Comune di Ravenna, 2010.
Fondato da Maione di Bari[1], negli anni in cui era grande ammiraglio di Guglielmo I, e cioè fra il 1154 e il 1160, l’edificio venne successivamente affidato ai benedettini di Monreale, che lo custodirono fino al 1787.[1]
Nel 1882, dopo varie vicissitudini che videro la chiesa inglobata in una struttura neoclassica ad opera dell’architetto Alessandro Emmanuele Marvuglia e trasformata persino in ufficio postale, venne interamente restaurata da Giuseppe Patricolo e restituita alla rigorosa struttura architettonica originaria.
La chiesa di San Cataldo è utilizzata molto frequentemente come testimonial dell’immagine monumentale di Palermo, in particolare della città in età normanna, per la sua peculiarità di stili presenti (orientale e occidentale). La fondazione della chiesa viene collocata abitualmente negli anni immediatamente successivi alla metà del XII secolo. La realizzazione è tradizionalmente attribuita a Maione da Bari. All’assassinio del Maione, avvenuto nel 1160, le sue proprietà furono vendute a Silvestro, quindi suo figlio Guglielmo le mise in vendita insieme allo jus di una cappella “in predictis domibus costructa”, chiaramente identificabile nel San Cataldo, poiché la stessa chiesa era stata utilizzata per dare sepoltura alla piccola sorella Matilda, morta nel 1161, come si ricava dall’iscrizione che ancora oggi è visibile sopra una delle pareti interne della chiesa, nei pressi dell’ingresso: EGREGI COMITIS SILVESTRI NATA MATILDIS / NATA DIE MARTIS, MARTIS ADEMPTA DIE / VIVENS TER TERNOS HABUIT MENSES OBIITQUE / DANS ANIMAM COELIS, CORPUS INANE SOLO / HAEC ANNIS DOMINI CENTUM UNDECIES SEMEL UNO / ET DECIES SENIS HAC REQUIEVIT HUMO.
Tornando al possibile ruolo ricoperto nella vicenda da Maione da Bari, la sua origine pugliese potrebbe in realtà spiegare sia la scelta della titolazione stessa a San Cataldo, vescovo di Taranto, sia la scelta dell’impianto architettonico adottato nella chiesa, risolto in copertura attraverso la sequenza in asse di tre cupole. Pur essendo concessa sin dal 1182 all’arcivescovo di Monreale, tale fatto non ha impedito che le radicali trasformazioni operate, durante i secoli successivi, nel piano del Pretore e del suo immediato intorno determinassero una sorta di “fagocitazione” della chiesa all’interno dei nuovi corpi di fabbrica ivi realizzati, soprattutto dopo il taglio della via Maqueda.
È molto plausibile che San Cataldo abbia mantenuto la propria configurazione fino alla fine del XVII secolo, quando l’Arcivescovo di Monreale Giovanni Roano si fece promotore nel 1679 della “ristorazione e degli abbellimenti” dell’edificio, opere ricordate in un’iscrizione ancora visibile, sopra la porta di ingresso. È proprio la realizzazione all’inizio del XIX secolo della nuova sede della regia Posta, inglobando al suo interno la chiesa di San Cataldo e le sue dipendenze, a determinare il futuro della cappella normanna. Nel 1867 la direzione della Posta decise l’utilizzazione anche della cappella per lo svolgimento di alcune mansioni, destinandola all’ufficio per la distribuzione della corrispondenza.
Il progetto di Giuseppe Patricolo (1882) doveva consistere in un’azione di totale ripristino stilistico dell’opera. I lavori furono completati nei primi mesi del 1885, quando anche il problema del rivestimento delle cupole era stato risolto apponendo una rifinitura in intonaco di colore rosso scuro. Questo colore, che caratterizza altri monumenti normanni palermitani, è, dunque, un’invenzione ottocentesca.
La complessa e radicale opera di restauro guidata dal Patricolo aveva condotto la chiesa di San Cataldo ad acquisire una configurazione forse mai avuta nella sua storia: l’edificio era stato, infatti, completamente liberato su tutti i fronti dalle costruzioni annesse, mentre risulta evidente che anche in origine la cappella fosse congiunta ad altri corpi di fabbrica. Ancora oggi l’edificio che possiamo apprezzare è sostanzialmente la fabbrica architettonica restituita dall’opera del Patricolo, anche se dobbiamo registrare alcune trasformazioni operate sia all’interno della chiesa sia nell’immediato intorno durante il XX secolo. Il primo di tali interventi è riconducibile all’acquisizione della chiesa da parte dei cavalieri del Santo Sepolcro, che nel 1937 restaurarono e riconsegnarono al culto la cappella, come riportato nella lapide posta sulla parete meridionale all’interno della chiesa: ORDO EQU.SCTIU SEPULCRI HIER / ALOYSIO CARD. LAVITRANO PROTEC / TORE COLMITE JOANNE LO BUE / DE LEMOS IN SICILIA LOCUMTE / NENTE RESTAURAVIT AC DIVINO CULTUI RESTITUIT A.D. MCMXXXVII. Le opere intraprese in tale circostanza riguardarono la collocazione negli alveoli di spigolo delle absidi di colonnine marmoree, che infatti ancora oggi presentano nel capitello il simbolo crociato dei cavalieri, e la chiusura con infissi a transenna delle finestre.
Il secondo intervento riguarda la demolizione dell’edificio seicentesco prospiciente la via Maqueda, danneggiato dai bombardamenti del 1943 e rimosso, infine, nel 1948. In seguito a tale demolizione, ai piedi del basamento su cui spicca oggi la chiesa, è stato ricavato uno slargo, in cui è stato messo in luce un frammento delle antiche mura urbane di età punica.
La pavimentazione a tarsie marmoree e lastre di porfido e serpentino, per quanto integrata da restauri, conserva ancora sostanzialmente la sua preziosa conformazione originaria.
La chiesa di San Cataldo è affidata all’Ordine equestre del Santo Sepolcro di Gerusalemme – luogotenenza Italia Sicilia / sezione di Palermo ed è aperta al pubblico dall’Associazione Amici dei Musei Siciliani. L’Ordine equestre del Santo Sepolcro di Gerusalemme, storicamente, risulta essere il più antico degli ordini sacri e militari dovendosi ricollegare all’iniziale affidamento del Santo Sepolcro ad un gruppo di venti “frates” per la sua custodia e che, all’occorrenza, avrebbero anche dovuto impugnare le armi per la Sua difesa.
Dal 3 luglio 2015 fa parte del Patrimonio dell’umanità (Unesco) nell’ambito dell' »Itinerario Arabo-Normanno di Palermo, Cefalù e Monreale ».
Architettura
L’esterno presenta un compatto paramento murario in arenaria addolcito da intagli di arcate cieche e ghiere traforate, di influenza islamica. In alto s’impongono i profili solenni di tre cupole rosse (con calotta liscia, emisferica e rialzata) poste in felice contrasto cromatico con la severa monocromia delle pareti.
L’interno presenta tre corte navate – di cui quella centrale è scandita dalla sequenza ritmica delle tre cupolette – separate da colonne.
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
La basilique patriarcale d’Aquilée, dite aussi basilique Santa Maria Assunta, est le principal édifice religieux de la commune d’Aquilée situé dans la province d’Udine, dans le Frioul-Vénétie julienne.
À la suite de l’approbation de la célébration publique du culte par l’Édit de Milan en 313, elle est fondée la même année, dans le centre urbain du pouvoir romain d’Aquilée, par l’évêque Théodore.
Proche aussi de l’antique port fluvial du Natissa, elle est bâtie sur des structures romaines préexistantes, et se présente selon un plan en forme de fer à cheval composé de trois salles principales. À la moitié du ive siècle, la salle nord est agrandie (73 × 31 m). À l’évêque Cromazio d’Aquileia(it) (388 – 407) on doit l’agrandissement de la salle sud jusqu’à 65 × 29 m avec la construction de l’actuelle façade ainsi que la construction de nouveaux bâtiments, incluant l’actuel baptistère. La grande prospérité des années successives au concile d’Aquilée est interrompue brutalement en 452quand les Huns, guidés par Attila dévastèrent la cité. La basilique nord, brûlée durant les saccages, n’est plus reconstruite. C’est seulement au ixe siècle, que le patriarche Massenzio, grâce à l’appui financier de Charlemagne, commence la construction de la structure actuelle sur les fondations de l’édifice précédent. En 988, un tremblement de terre cause d’importants dégâts, qui amène le patriarche Poppone(it) à effectuer, en 1031, une requalification du complexe inspirée d’influences carolingienne et ottonienne. De style roman et de plan cruciforme, la basilique présente une longueur de 65 mètres sur une largeur de 30 mètres et une hauteur de 23 mètres. Un transept de 43 mètres et de 9,5 mètres de large traverse les trois vaisseaux divisés par deux rangées d’arcatures. Le vaste programme architectural de Poppone marque aussi le renouveau économique de la cité qui culmine avec la construction du grand palais patriarcal (aujourd’hui disparu) et surtout l’imposant campanile haut de plus de 70 mètres. Après un nouveau tremblement de terre, en 1348, l’archevêque Marquardo di Randeck(it) la restaure dans sa partie supérieure dans un style gothique. La dernière grande intervention remonte au xve siècle, quand des artisans charpentiers vénitiens réalisèrent le grandiose plafond en bois que l’on peut encore observer aujourd’hui.
Extérieur
Vue d’ensemble, avec au premier plan le baptistère, et à gauche le campanile
Baptistère
Intérieur
La Nef, ses colonnes et son sol de mosaïques
Le plafond en bois
Pavement du sol en mosaïques
Abside et Grande Tribune
Chapiteau
Baptistère
Les mosaïques
Découvert en 1909, après le retrait du revêtement en argile posé au xie siècle à l’époque de Poppone, le surprenant sol en mosaïque polychrome, datant du ive siècle, en parfait état, de 37 sur 20 mètres, évoque des motifs décoratifs illustrant des scènes bibliques.
La crypte des fresques
À l’Est, en dessous de l’abside popponienne, la crypte des vie et viie siècles destinée à abriter les reliques des protomartyrs aqueliéens est ornée d’un important cycle de fresques du xiie siècle.
Elle conserve en partie les mosaïques, aux références gnostiques, d’un édifice de prestige du ier siècle que l’évêque Théodore avait choisi au ive siècle comme lieu d’érection pour sa basilique. Une partie de cette mosaïque a été malheureusement perdue lors de la construction du campanile.
Le campanile
Depuis son édification en 1031, il est resté intact. Dominant la campagne du Frioul du haut de ses 73 mètres, il est construit in opus quadratum avec les pierres récupérées de l’amphithéâtre romain voisin.
La basilique euphrasienne de Poreč (en croate : Eufrazijeva bazilika) est une basiliquecatholique située dans le centre historique de la ville de Poreč, en Istrie.
Elle fait partie d’un complexe épiscopalcomprenant, outre la basilique elle-même, une sacristie, un baptistère, un campanile et le palais épiscopal.