Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
Artiste |
Inconnu
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Date |
vers 2460 av. J.-C.
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Type | |
Technique | |
Dimensions (H × L × l) |
180 × 130 × 11 cm
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Localisation | |
Numéro d’inventaire |
AO 16109, AO 50, AO 2346, AO 23481
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La stèle des vautours, ou stèle de victoire d’Eannatum, roi de Lagash, est une stèle historiée datée des dynasties archaïques III (2500-2340 av. J.-C.), vers 2450 av. J.-C.commémorant la victoire de la cité-ÉtatLagash sur sa rivale Umma. Elle a été exhumée en état fragmentaire sur le site de Tello (l’antique Girsu) en Mésopotamie. Il s’agit de la première stèle historiée connue, insistant sur une victoire militaire et le rôle guerrier du souverain. Elle est conservée au département des Antiquités Orientales du musée du Louvre.
Contexte historique
Cette stèle commémore la victoire de la cité de Lagash sur son ennemie Umma vers 2340 av. J.-C. Le conflit opposait les deux cités en raison d’un bout de terrain attribué par le roi de Kish Missilim à Lagash un siècle plus tôt mais que revendiquait la cité d’Umma.
La stèle présente sur ses deux faces un texte en sumérien de 830 lignes, écrit à la première personne au nom du roi Eannatum afin de glorifier sa victoire. Il s’agit du plus important document historique de l’époque des dynasties archaïques.
Description
Face historique
La stèle présente deux faces : l’une historique, l’autre mythologique. La première face illustre la bataille ayant opposé les cités de Lagash et de Umma. Elle est divisée en cinq registres.
Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
Seul un fragment du premier registre, extrêmement parcellaire comme l’ensemble de la stèle, est aujourd’hui conservé en haut à droite de l’œuvre. Il donne son nom à la stèle puisque l’on y voit un groupe de vautours dévorant des restes humains. Le spectateur doit ici comprendre que les restes humains sont ceux des soldats de la cité d’Umma, ennemie de Lagash dont le roi Eannatum a fait ériger la stèle.
Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
Au second registre, plus complet, les troupes de Lagash s’avancent en rang, armées de lances et de boucliers, piétinant les corps de leurs adversaires, menées par leur roi vers ces derniers. Ceux-ci sont d’ores et déjà vaincus. Les soldats de la cité d’Umma sont ainsi représentés dénudés, attachés, entassés les uns sur les autres. On observe une profonde dichotomie dans la scène entre d’une part les troupes d’Eannatum, puissantes, organisées, où tous les soldats sont exactement identiques, dans une stricte isocéphalie alors que les soldats d’Umma sont chétifs, vaincus et désorganisés. Eannatum est quant à lui reconnaissable à sa coiffe, caractéristique des souverains de cette période. Le musée de Bagdaden conserve d’ailleurs un exemplaire, daté de cette période, ayant appartenu à Meskalamdug, prince de la cité d’Ur. Il s’agit d’un casque en or, reproduisant la chevelure et les oreilles du roi. Ce dernier n’est pas représenté en taille héroïque vis-à-vis de ses soldats. Le souverain n’est à cette époque qu’un administrateur au service du dieu de la cité, Ningirsu. Cette stèle est pour autant la première connue à faire l’éloge d’un souverain, idéologie qui sera considérablement développée lors de la période suivante, à Akkad, comme sur la stèle de victoire du roi Naram-Sin.
Le troisième registre voit s’avancer l’armée de Lagash avec à nouveau à sa tête Eannatum. Ce dernier est ici monté sur un char dont ne subsiste aujourd’hui qu’une partie et s’apprête à donner un coup de lance dans la direction des soldats d’Umma. Néanmoins, cette partie de la stèle est aujourd’hui détruite. Il s’agit du défilé après la victoire. Le kaunakès porté par les soldats et le roi est ici clairement visible. Cette longue robe en mèches laineuses se retrouve sur toutes les représentations de l’époque.
Au quatrième registre, ont lieu les rituels suivant la bataille. Les corps des défunts empilés à gauche sont recouverts d’un tumulus dont la construction est l’œuvre des personnages grimpant à une échelle pour y déverser la terre qu’ils transportent dans des paniers. À côté, se trouve un prêtre en nudité rituelle procédant à des libations devant un personnage assis dont il ne reste plus que les pieds, soit le roi, soit le dieu de la cité.
Enfin, le registre inférieur n’est conservé que dans une très faible mesure. Seule une lance tenue par une main est visible, atteignant la tête d’une personnage situé à l’opposé du registre. Il s’agit probablement là du roi Eannatum exécutant son adversaire, le roi d’Umma.
Face mythologique
Giacobbe Giusti, Stèle des vautours
La face mythologique de la stèle n’est quant à elle composée que de deux registres. Le premier, occupant les deux tiers de la hauteur, nous montre le dieu Ningirsu, reconnaissable à sa très grande taille, tenant dans sa main gauche son animal attribut, l’aigle léontocéphale Anzû. Celui-ci tient dans ses serres deux lions formant les poignées d’un grand filet dans lequel sont entassés des hommes. Il s’agit là des ennemis de Lagash, capturés lors de la bataille et offerts à Ningirsu. Ce dernier, de sa main droite assène un coup de massue sur la tête de l’un d’entre eux dont la tête dépassait du filet, le roi d’Umma. À la droite du dieu, se trouve Ninhursag, mère de Ningirsu qui lui avait offert Anzû.
Au second registre, le dieu également représenté, sur un char cette fois-ci, probablement tiré par des animaux fantastiques (aujourd’hui disparus) faisant face à sa mère.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Notice no 9737 [archive], base Atlas, musée du Louvre
- « Descriptions sur le site du Musée de Louvre » [archive] (consulté le 19 août 2012)
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Agnès Benoit, Art et archéologie : Les civilisations du Proche-Orient Ancien, Paris, Réunion des Musées Nationaux, École du Louvre, coll. « Manuels de l’École du Louvre », , p. 224-225
- Edmond Sollberger et Jean-Robert Kupper, Inscriptions royales sumériennes et akkadiennes, Paris, Le Cerf, coll. « Littératures anciennes du Proche-Orient », , p. 47-58 (traduction de l’inscription)
- (en) Irene Winter, « After the Battle is Over: The ‘Stele of the Vultures’ and the beginning of Historical Narrative in the Ancient Near East », dans Pictorial Narrative in Antiquity to the Middle Ages, Washington, National Gallery of Art, coll. « Studies in the history of art », , p. 11–32
Fragment of the Stele of the Vultures
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Material | Limestone |
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Size | height: 1.80 metres (5 ft 11 in) width: 1.30 metres (4 ft 3 in) thickness: 0.11 metres (4.3 in) |
Writing | Sumerian cuneiform |
Created | Early Dynastic III period (2600–2350 BC) |
Discovered | Tello, Iraq |
Present location | Musée du Louvre, Paris |
Identification | AO 16 IO9, AO 50, AO 2246, AO 2348 |
Registration | CDLI P222399 |
The Stele of the Vultures is a monument from the Early Dynastic III period (2600–2350 BC) in Mesopotamia celebrating a victory of the city-state of Lagash over its neighbour Umma. It shows various battle and religious scenes and is named after the vultures that can be seen in one of these scenes. The stele was originally carved out of a single slab of limestone, but only seven fragments are known today. The fragments were found at Tello (ancient Girsu) in southern Iraq in the late 19th century and are now on display in the Louvre.
Discovery
The stele is not complete; only seven fragments are known today. The first three fragments were found during excavations in the early 1880s by the French archaeologist Ernest de Sarzec at the archaeological site of Tello, ancient Girsu, in what is today southern Iraq. Another three fragments came to light during the excavations of 1888–1889. A seventh fragment, which was later determined to be part of the Stele of the Vultures and thought to have come from Tello, was acquired on the antiquities market by the British Museum in 1898. While two initial requests to hand this fragment over to the Louvre were denied by the British Museum, it was eventually given to them in 1932 so that it could be incorporated in the reconstructed stele together with the other fragments.[1]
The stele
The complete monument, as reconstructed and now in display in the Louvre, would have been 1.80 metres (5 ft 11 in) high, 1.30 metres (4 ft 3 in) wide and 0.11 metres (4.3 in) thick and had a rounded top. It was made out of a single slab of limestone with carved reliefs on both sides.[2] The stele can be placed in a tradition of mid- to late-third millennium BC southern Mesopotamia in which military victories are celebrated on stone monuments. A similar monument is the Victory Stele of Naram-Sin, created during the Akkadian period that followed on the Early Dynastic III period.[3]
The two sides of the stele show distinctly different scenes and have therefore been interpreted as a mythological side and a historical side. The mythological side is divided into two registers. The upper, larger register shows a large male figure holding a mace in his right hand and an anzu or lion-headed eagle in his left hand. The anzuidentifies the figure as the god Ningirsu. Below the anzu is a large net filled with the bodies of naked men. Behind Ningirsu stands a smaller female figure wearing a horned headband and with maces protruding from her shoulders. These characteristics allow the figure to be identified as the goddess Ninhursag. The lower, smaller register is very badly preserved but, based on comparisons with contemporary depictions, it has been suggested that it depicted the god Ningirsu standing on a chariot drawn by mythological animals.[2]
The historical side is divided into four horizontal registers. The upper register shows Eannatum, the ensi or ruler of Lagash, leading a phalanx of soldiers into battle, with their defeated enemies trampled below their feet. Flying above them are the vultures after which the stele is named, with the severed heads of the enemies of Lagash in their beaks. The second register shows soldiers marching with shouldered spears behind the king, who is riding a chariot and holding a spear. In the third register, a small part of a possibly seated figure can be seen. In front of him, a cow is tethered to a pole while a naked priest standing on a pile of dead animal bodies performs a libation ritual on two plants spouting from vases. Left of these scenes is a pile of naked bodies surrounded by skirted workers with baskets on their head. Only a small part of the fourth register has been preserved, showing a hand holding a spear that touches the head of an enemy.[2] Some Sumerologists have proposed reconstructing a caption near the enemy as « Kalbum, King of Kish ».[4]
The inscriptions on the stele are badly preserved. They fill the negative spaces in the scenes and run continuously from one side to the other. The text is written in Sumerian cuneiform script. From these inscriptions, it is known that the stele was commissioned by Eannatum, an ensi or ruler of Lagash around 2460 BC. On it, he describes a conflict with Umma over a tract of agricultural land located between the two city-states.[2] The conflict ends in a battle in which Eannatum, described as the beloved of the god Ningirsu, triumphs over Umma. After the battle, the leader of Umma swears that he will not transgress into the territory of Lagash again upon penalty of divine punishment.[5]
References
- Jump up^ Barrelet, Marie-Thérèse (1970). « Peut-On Remettre en Question la « Restitution Matérielle de la Stèle des Vautours »? ». Journal of Near Eastern Studies (in French). 29 (4): 233–258. doi:10.1086/372081. JSTOR 543336.
- ^ Jump up to:a b c d Winter, Irene J. (1985). « After the Battle is Over: The ‘Stele of the Vultures’ and the Beginning of Historical Narrative in the Art of the Ancient Near East ». In Kessler, Herbert L.; Simpson, Marianna Shreve. Pictorial Narrative in Antiquity and the Middle Ages. Center for Advanced Study in the Visual Arts, Symposium Series IV. 16. Washington DC: National Gallery of Art. pp. 11–32. ISSN 0091-7338.
- Jump up^ Pollock, Susan (1999). Ancient Mesopotamia. The Eden that Never Was. Case Studies in Early Societies. Cambridge: Cambridge University Press. p. 181. ISBN 978-0-521-57568-3.
- Jump up^ Thorkild Jacobsen, Toward the image of Tammuz and other essays on Mesopotamian history and culture 1970, p. 393; Eva Strommenger, Five thousand years of the art of Mesopotamia 1964 p. 396
- Jump up^ Frayne, Douglas R. (2008). Presargonic Period (2700-2350 BC). Royal Inscriptions of Mesopotamia: Early Periods. 1. Toronto: University of Toronto Press. pp. 126–140. ISBN 978-0-8020-3586-8.