Giacobbe Giusti, Art lombard
La reine des lombards Théodelinde.
Giacobbe Giusti, Art lombard
Pluteo di Teodote con grifoni, inizio VIII secolo, 177 x 66 cm. Pavia, Musei civici
Giacobbe Giusti, Art lombard
Croce di Agilulfo, inizio VII secolo, 22,50 x 15 cm. Monza, Museo del Duomo.
Giacobbe Giusti, Art lombard
Croce di Gisulfo, VII secolo, 11 cm. Cividale del Friuli, Museo archeologico nazionale.
Giacobbe Giusti, Art lombard
Chiesa di Santa Sofia (Benevento), interno.
Giacobbe Giusti, Art lombard
Chiesa di Santa Sofia (Benevento), interno.
Giacobbe Giusti, Art lombard
Altare del duca ratchis, 730-740, cividale museo cristiano
Giacobbe Giusti, Art lombard
Evangeliario di Teodolinda Museo e Tesoro del Duomo di Monza.
Giacobbe Giusti, Art lombard
L’art lombard réunit les manifestations artistiques réalisées en Italiependant le règne des Lombards. Ceux-ci, arrivés en Italie en l’an 568 et défaits en l’an 774 ont demeuré en Italie méridionale jusqu’à la fin du xe et au xie siècle.
Les Lombards arrivèrent en Italie en passant par le Frioul guidés par le roi Alboin. Rapidement, ils conquirent de vastes territoires. Leurs conquêtes furent en partie facilitées par la faible résistance opposées par les villes retombées depuis peu sous la coupe byzantine : Milan en l’an 569, Pavie — future capitale lombarde — en l’an 572. Les territoires conquis, séparés par la bande étroite des territoires pontificaux allant du Latium à la Romagne et par l’exclusion des postes avancés byzantins, se composaient de deux parties. Une partie au nord plus compacte (La Lombardie Majeure) et une au sud, composée des ducats morcelés et indépendants (Lombardie Mineure) .
Avec leur arrivée en Italie, les Lombards amenèrent leur propre tradition artistique d’empreinte germanique, même si celle-ci avait déjà été influencée par des éléments byzantins pendant leur long séjour en Pannonie (vie siècle). Cette empreinte resta longtemps visible surtout dans les éléments ornementaux de l’art (symbolisme, décors phytomorphiques ou zoomorphiques). À la suite de leur sédentarisation en Italie, prit corps un vaste processus de fusion entre l’élément germanique et celui latino-byzantin, qui donna naissance à une société toujours plus homogène (celle qui rapidement émergera comme « italienne »). Dans un tel contexte, par art lombard, on désigne l’entière production artistique produite en Italie pendant la domination lombarde, surtout pendant les viie et viiie siècles, indépendamment donc de l’origine ethnique (souvent difficile à établir) des divers intervenants.
Orfèvrerie
Avant leur descente en Italie, la principale expression artistique des Lombards, est celle liée à l’orfèvrerie, qui mélange les traditions germaniques avec des influences de fin d’époque romaine de la province de Pannonie. De cette période initiale datent les petites croix en feuilles d’or martelées qui remplacèrent les monnaies d’ascendance germanique, déjà amplement diffusées comme amulettes. Les petites croix, selon une typologie d’origine byzantine, étaient utilisées comme ornements sur l’habillement. Des figures d’animaux stylisés, mais reconnaissables, étaient représentées sur les exemplaires plus anciens, alors que ces petites croix furent décorées d’inextricables éléments végétaux, à l’intérieur desquels apparaissaient parfois des figurines zoomorphes. Dans la production de haut niveau on trouve les croix serties de pierres, comme la Croix de Agilulfe, au Musée Serpero de Monza (début du viie siècle), avec des pierres dures et de dimensions variables, serties à froid géométriquement le long des bras. Un autre exemple similaire est la couverture de l’ Évangéliaire de Théodolinde (Monza, trésor de la Basilique Saint Jean-Baptiste(it)), où sur des plaques en or, deux croix sont martelées avec un motif décoratif similaire (603). Il existait aussi une technique de sertissement à chaud, par utilisation de pierres et pâtes vitreuses fondues et versées sur un réseau dense d’alvéoles.
La Poule et ses poussins ou la Couronne de fer de Lombardie en sont d’autres chefs-d’œuvre, même si leur datation est plus discutée.
Armes
La production et décoration des armes emprunta quelques styles à l’orfèvrerie et développa aussi des caractéristiques personnelles. Grâce aux trouvailles de trousseaux funéraires, on a découvert de grands écus d’apparat, en bois recouvert de cuir, sur lesquels pouvaient être appliquées des silhouettes en bronze : par exemple sur l’écu de Stabio (Historisches Museum di Berna) étaient clouées des images d’animaux et de figures équestres uniques, caractérisées par un dynamisme contemporain et raffiné.
Parfois on cherchait à récupérer des modèles classiques, comme sur la plaque frontale de casque de Val di Nievole, dite Plaque du roi Agilulf et aujourd’hui au Musée national du Bargello (début du viie siècle), où certaines images composent une parade royale, qui représente symboliquement le pouvoir souverain, avec deux victoires ailées presque caricaturales, mais qui témoignent de l’effort de réutiliser (avec une touche lombarde synthétique) des modèles antiques.
Architecture
Le centre le plus important de la culture lombarde fut Pavie, capitale de leur règne de 625 à 774, où malheureusement la majeure partie des édifices construits entre les viie et viiie siècles a été détruite ou a subi des modifications radicales. Il reste néanmoins quelques morceaux architecturaux dans le Musée Civique de Pavie, qui, avec des reconstitutions graphiques et les restes encore visibles, ont permis de classer l’architecture lombarde comme parfaitement anticlassique.
L’église Sainte Marie en Pertica (érigée en 677) aujourd’hui disparue, avait un plan circulaire constitué d’un déambulatoire formé d’un anneau délimité par six colonnes. Le corps central, se distinguant d’autres basiliques à plan circulaire comme Constantinople ou Ravenne, était extrêmement élancé et fut la référence pour les architectures successives comme la Chapelle Palatine d’Aix-la-Chapelle ou l’église Sainte Sophie à Benevento. Un exemple lombard de même typologie : le Baptistère de Lomello.
L’église Saint Eusèbe de Pavie, est intéressante. Bâtie comme cathédrale arienne par Rothari (636–652) elle fut, sous l’impulsion de Théodolinde, le cœur de la conversion au catholicisme des Lombards Du viie siècle, il reste aujourd’hui la crypte, qui, bien que remaniée durant l’époque romane, montre encore de très rares chapiteaux, d’aspect brut, mais avec des formes originales découlant de l’orfèvrerie, fondamentaux pour comprendre l’éloignement de l’art classique. Par le passé ils étaient peut-être recouverts de pâtes vitrées ou par de grosses pierres colorées, qui leur auraient donné un aspect plus majestueux et gracieux. L’un est divisé en champs clos triangulaires rappelant les coeve fibule alvéolées, tandis que l’autre présente des ovales longitudinaux, ressemblant à de grandes feuilles d’eau, qui semblent dériver des fibules à cigale, employées dans toute l’orfèvrerie barbare par des modèles orientaux.
Le monument lombard le plus connu et le mieux conservé se situe à Cividale del Friuli, et est appelé Petit temple lombard, bâti vers la moitié du viiie siècle où, par le passé s’élevait la gastaldie, c’est-à-dire le palais du gastalde, seigneur de la ville, et donc probable chapelle palatine. Quand la gastalderie fut transformée en monastère, le petit temple prit le nom d’ oratoire de Sainte Marie en Vallée. Il est composé d’une salle à base carrée. Le presbytère est sous une loge à trois assises avec des voûtes à tonneau parallèles. Le côté ouest était l’ancienne cloison d’entrée. On y trouve de nombreux restes ornés d’extraordinaires décorations à plâtres et à fresques. Le tympan de la porte est encadré d’entrelacements de vigne avec grappes. Au centre est représenté le Christ entre les Archanges Michel et Gabriel. Dans le même registre, on note une bande décorée avec des Martyrs. Au niveau supérieur, la partie la plus intéressante est constituée par l’ornement, librement superposé aux éléments architecturaux originaux de l’édifice. Ici on trouve, en relief, huit images de saints en stuc très bien conservées : leurs figures monumentales sont à relier aux modèles classiques, revus selon la culture lombarde. Les linges des vestes richement décorées, ont un aspect rectiligne accentué et rappellent les modèles byzantins. L’abside était anciennement décorée à mosaïque, (mais il n’y a plus aucune trace aujourd’hui).
Le petit temple est particulièrement important parce qu’il témoigne de la coexistence de motifs purement lombards (ornements) et une reprise de modèles classiques, créant une sorte de continuité entre l’art classique, l’art lombard, l’art carolingien (dans les chantiers desquels travaillaient souvent des maîtrises lombardes, comme à Brescia) et ottonienne.
D’autres traces de l’architecture lombarde se trouvent à Pavie (le Palais royal de Pavie, la basilique de Saint Pierre en Ciel d’Or), à Monza (la Résidence estivale, le Dôme de Monza) ou en d’autres localités (par exemple, la Basilique Autarienne de Fara Gera d’Adda, près de Bergame, ou l’église de Saint Sauveur à Brescia) qui ont été amplement remaniées durant les siècles suivants.
Dans le cadre religieux, l’impulsion donnée par divers souverains lombards (Théodolinde, Liutprand, Didier de Lombardie) à la construction de monastères est notoire.
Ceux-ci étaient des outils de contrôle politique du territoire et d’évangélisation catholique, de toute la population du règne. Parmi les monastères érigés à l’époque lombarde se détache l’Abbaye de Saint Colomban Bobbio, fondée par Saint Colomban.
Sculpture
Les meilleurs exemples de sculpture lombarde se trouvent à Cividale del Friuli et à Pavie. Au Musée Civique Malaspina de Pavie sont conservés deux plutei du début du viiie siècle, provenant de l’oratoire de Saint Michel a la Pusterla.
Des paons s’abreuvant à une fontaine surmontée d’une croix et des dragons marins devant l’arbre de la vie sont représentés entre des encadrements très élaborées à l’aide de sarments et éléments végétaux. Un relief bidimensionnel se détachant de manière incisive du fond avec un effet calligraphique incisif relève une stylisation hautement symbolique. Toujours à Pavie, est conservée la Plaque funéraire du duc Adaloaldo, remontant à 718, sur laquelle est ciselée une longue inscription, enrichie par des bas-reliefs d’inspiration végétale.
Deux œuvres de grand prestige (encore présentes à Cividale) furent taillés pendant ce qui est parfois appelé la Renaissance liutprandienne (début du viiie siècle, en particulier dans la décennie 730–740) .
- L’Autel du duc Ratchis, dans le Musée Chrétien de Cividale. Composé d’un unique bloc de pietra d’Istria1, taillé sur quatre faces latérales avec des images bidimensionnelles et avec une prédominance des reliefs en méplats. Cet effet, joint à la stylistique des images et le sens calligraphique, fait ressembler l’autel plutôt à un coffret monumental.
- Le Baptistère de Calliste, toujours au Musée Chrétien de Cividale. Constitué de deux plaques sculptées très semblables à l’autel du duc Ratchis (peut-être réalisé par le même auteur). Orné de figures symboliques se rapportant au sacrement du baptême(paons et griffons à la source, lions et agneaux, symboles christologiques, Évangélistes, etc.). Une forme octogonale est surmontée par des arcades soutenues par des colonnes de corinthie. Sur les arcades se trouvent aussi des inscriptions et des motifs décoratifs végétaux, animaliers et géométriques.
La Plaque tombale de Saint Cumian est d’exécution raffinée, près de l’abbaye de Bobbio, datant du règne de Liutprand, qui porte une inscription centrale, encadrée par un double encadrement de motifs géométriques (série de croix) et phytomorphiques (sarments de vignes).
Peinture
Quelques témoignages extraordinaires se trouvent dans certains monastères de la « Lombardie mineure », en particulier en Campanie, Molise et Apulie, datant surtout de la fin du viiie et du début du ixe siècle. Les ducats lonbards de cette zone ont eu une vie supérieure à ceux situés au nord des Apennins. Parmi les centres monastiques majeurs, on note le Sanctuaire du Mont Saint’Arcange sur le Gargano(fondé pendant le vie siècle), la puissante abbaye du Mont-Cassin(fondée en 529 et très active pendant la période de l’abbé lombard Gisulfe, 797–817), et l’abbaye Saint-Vincent du Volturne (fondée à la fin du viiie siècle).
Un important lot de peintures datant de l’époque de l’abbé Epiphane (797–817) est conservé dans la crypte de Saint Vincent. Ces peintures sont caractérisées par un style lié à la coevaécole de miniatures bénéventienne, d’un dessin plutôt délié, avec des couleurs lumineuses,
D’autres exemples de peinture bénéventienne se trouvent dans l’Église de Saint Blaze à Castellammare di Stabia, l’église des Saints Rufo et Carponio à Capua et dans la Grotte de Saint Michel à Olevano sul Tusciano, mais les restes les plus significatifs se trouvent dans l’église Sainte-Sophie à Benevento, fondée en 760 par Arigis II de Bénévent. Caractérisée par une salle centrale, d’une structure originale avec des niches stellaires, elle possède trois absides et sur les parois des restes notoires de fresques.
Les fresques de l’église de Sainte Marie foris portas de Castelseprio(Province de Varèse) font partie des rares exemples d’art d’époque lombarde ayant survécu aux siècles. Leur datation est néanmoins très contestée. Aujourd’hui on tend à les attribuer plutôt à un artiste byzantin, (peut-être constantinopolitain), exerçant en Italie entre les viiie et ixe siècles, après la diaspora des peintres ayant succédé à l’iconoclastie. Même du point de vue des contenus symboliques, le cycle exprimerait une vision de la religion parfaitement en phase avec la dernière période du règne lombard : éliminée, au moins nominalement, la conception du Christ arienne. La consubstantialitédes deux natures, humaine et divine, du fils de Dieu, y est reproposée.
Miniature
Pendant l’ère lombarde la miniature connut un développement important. Surtout à l’intérieur des monastères. Elle est appelée école lombarde (ou « franco-lombarde »). C’est une tradition décorativeparticulière. Cette expression artistique rejoignit sa plus haute maturité dans les codes rédigés dans les monastères de la deuxième moitié du viiie siècle.
Galerie photos
Bibliographie
- Pierluigi De Vecchi et Elda Cerchiari, I tempi dell’arte, volume 1, Bompiani, Milan 1999.
- Paolo Diacono, Storia dei longobardi, Milan, Electa 1985
- Hubert et alli, L’Europa delle invasioni barbariche, Milan, Rizzoli editore, 1968.
- Aa.vv., Magistra barbaritas, i barbari in Italia, Milan, Libri Scheiwiller 1984.
Notes et références
- Pierre résistante à l’usure de l’eau de mer (utilisée en blocage dans la lagune de Venise)
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Arte longobarda » (voir la liste des auteurs).
Giacobbe Giusti, Langobardische Kunst
Als Langobardische Kunst wird eine eigenwillige Form der frühmittelalterlichen Kunst Italiens aus dem 7. und 8. Jahrhundert im Gebiet der Herzöge und des Königreichs der Langobarden bezeichnet.
Bedeutung
Einen Schwerpunkt bildete die Goldschmiedekunst, die durch Grabbeigaben erhalten ist. Sie tradierte lange den germanischen Tierstil aus dem 7. Jahrhundert. Bei der Langobardischen Kunst traten neue Formen und Motive auf wie zum Beispiel die Scheibenfibeln mit Zellenwerk und Edelsteinen verziert sowie zoomorphe Flechtbandornamentik mit menschliche Figuren ergänzt (Agilulfplatte) und christliche Kreuze. Das von germanischer ornamentaler Geometrik herrührende Hauptelement der langobardischen Kunst war das Flechtbandornament, das diese zu wahrer Formvollendung brachte.
Im 8. Jahrhundert kam es in der Reliefkunst auf Stein, nicht zuletzt aus der Begegnung mit byzantinisch–ravennatischer und provinzialrömischer Kunst der Spätantike zu bedeutenden Leistungen, ein flächiger Stil und große Flächen füllende Formen zeugen davon, gleichzeitig lebte eine Vorliebe für ornamentale Elemente weiter. Als das Langobardenreich im Jahre 776 endgültig durch die Franken besiegt wurde, ging die Bedeutung der langobardischen Kunst zurück.
Werke
Bekannte Werke der langobardischen Kunst sind zum Beispiel die Eiserne Krone, welche sich heute im Domschatz von Monzabefindet, die langobardischen Goldblattkreuze in zahlreichen Museen Oberitaliens, der Sarkophag in der Abteikirche von Sesto al Reghena, das Altarziborium der Kirche San Giorgio in Sant’Ambrogio di Valpolicella und der Ratchis-Altar (um 745) aus der Kirche San Martino in Cividale, der sich heute im dortigen Museo Cristiano del Duomo befindet.
Literatur
- Felix Kayser: Kreuz und Rune. Langobardisch-romanische Kunst in Italien. 2 Bände (Bd. 1: Werdezeit. Bd. 2: Reifezeit.). Urachhaus, Stuttgart 1964–1965 (anthroposophischer Ansatz).
- Rudolf Kutzli: Langobardische Kunst. Die Sprache der Flechtbänder. Urachhaus, Stuttgart 1974, ISBN 3-87838-177-8(anthroposophischer Ansatz).
- Wilfried Menghin: Die Langobarden. Archäologie und Geschichte. Theiss, Stuttgart 1985, ISBN 3-8062-0364-4.